Contrairement aux appréhensions des oléiculteurs qui craignaient une mauvaise production oléicole à cause de la sécheresse et de la chaleur torride avec une pluviométrie très faible où la pluie s'était fait désirer depuis le mois de mai dernier, dame Nature a bien fait son travail, et les oliveraies ont bien résisté aux caprices climatiques. La saison oléicole dans la wilaya de Bouira est plutôt féconde avec une production espérée atteignant les six millions de litres, soit le double de la saison passée, avec une moyenne de 16 à 18 litres le quintal d'olives. La wilaya de Bouira connue pour son caractère agricole compte 22 000 hectares de surface oléicole qui s'étend de Chorfa à Lakhdaria en passant par El Adjiba et Haizer. Aujourd'hui, le litre d'huile oscille entre 600 et 700 DA. Ceci dit, après une halte obligatoire a cause du mauvais temps, notamment suite aux importantes chutes de neige, la campagne oléicole reprend de plus belle dans la wilaya de Bouira. Partout, c'est le même décor, dès les premières lueurs du jour, des familles se rendent en masse vers les vergers oléicoles, à pied ou en voiture, selon l'éloignement. Bien fournis en vêtements et en denrées alimentaires, ils passeront la journée en pleine nature. C'est d'ailleurs là qu'ils prendront leur déjeuner autour d'un feu. C'est fatigant, mais ça vaut la peine, nous dira Aami Moh de la région d'Aghbalou, compte tenu de l'importance de l'huile d'olive et de sa valeur nutritive et médicale. La campagne oléicole est malheureusement marquée par de nombreux accidents signalés quotidiennement, des chutes des arbres provoquant des fractures diverses et traumatismes ainsi que malheureusement parfois des décès. Une fois récoltée, l'olive est transportée directement vers l'une des 192 huileries que compte la wilaya pour sa trituration ou à la maison. Fini le temps où l'on laissait l'olive récoltée dans la nature jusqu'à la fin de la récolte à cause de la prolifération des actes de vol. En effet, le vol d'olives est devenu une chose récurrente ces dernières années, pour les revendres aux multiples points qui jonchent les routes à raison de 50 à 70 DA le kilo d'olive.