Après une bonne période d'accalmie dans la région du M'zab, les affrontement ont repris depuis mercredi dernier, causant la mort de 3 personnes dont une femme âgée, probablement après avoir inhalé du gaz lacrymogène, ainsi que 15 blessés. Vendredi, les forces de sécurité sont intervenues, ce qui a permis aux villes qui vivaient ce drame de retrouver un peu le calme, mais le matin du samedi, les affrontements étaient de retour causant la mort de la femme âgée suite à l'inhalation du gaz lacrymogène. La ville de Ghardaïa a connu un nouveau regain dans les affrontements à partir de mercredi dernier. Ce serait un incident dans un lycée qui aurait mis le feu aux poudres. L'arrestation de six jeunes, au niveau de la cité El- Korti, aurait envenimé la situation. Afin de renforcer la sécurité dans la région, un renfort de brigades d'intervention rapide de la gendarmerie a été redéployé, usant à plusieurs reprises de bombes lacrymogènes pour arrêter les jets de cocktail Molotov, pierres et autre objets. Une dizaine de personnes, dont deux gendarmes, ont été blessées lors de ces heurts, selon une source médicale. Un important renfort des forces combinées de maintien de l'ordre (gendarmerie et police) a été aussi déployé aux alentours des quartiers chauds de Ghardaïa et près d'une dizaine de personnes ont été interpellées, a-t-on constaté sur place. Cette recrudescence de la violence a éclaté après la décision d'un groupe de jeunes ibadites qui voulait empêcher les malékites de rejoindre une mosquée située dans le quartier El-Hofra à forte densité de la population du rite ibadite, prétextant de «provocations récurrentes» émanant des malékites à chaque prière, a expliqué un malékite. Après une accalmie, la région de Ghardaïa a replongé dans la spirale de la violence, récurrente et sporadique, menée par des hommes non-identifiés propageant des rumeurs les plus folles telles que l'incendie de la mosquée malékite et la destruction des différentes habitations des malékites situées dans les quartiers à forte concentration ibadite, signale-t-on. Depuis une année, Ghardaïa est une scène de violence et d'affrontements, les efforts des autorités et des notables pour calmer la situation demeurent sans succès. Le 13 octobre 2014, un sit-in devant le siège de la sûreté de la wilaya à Ghardaïa a été organisé. Un sit-in qui sera le début d'un mouvement sans précédent de contestation dans le corps de la police qui a atteint les abords de la présidence de la République. L'une des conséquences de ce mouvement de contestation a été le transfert de la gestion de la crise à Ghardaïa du ministère de l'Intérieur à celui de la Défense. Des informations ont fait état de déploiement de 6 000 hommes (4 000 policiers et 2 000 gendarmes) et de la constitution d'une force de réserves de 2 000 hommes relevant de la police militaire. Ce transfert de la gestion de la crise vers le ministère de la Défense semblait s'être traduit par un retour au calme, qui s'est manifesté à travers un afflux remarqué de touristes pour le réveillon. Ce retour de sérénité semble désormais bien agité.