Suite aux demandes pressantes des riverains des forêts et de celles des agriculteurs dans différentes communes, le wali de la wilaya a instruit la Conservation des forêts d'organiser des battues administratives contre les sangliers. Il a été fait appel à la collaboration de la Fédération nationale de la chasse. Cet animal qui depuis quelque temps commence à proliférer de manière exponentielle. Ils infestent et menacent plusieurs zones et terres agricoles. Cette opération est en train d'être menée sur un long planning. Le but est de limiter les dégâts de cet animal nuisible. A ce sujet nous avons sollicité Monsieur le conservateur des forêts de la wilaya de Djelfa YAHI Kamel pour un entretien. Il a bien voulu répondre à nos questions. Monsieur le conservateur, permettez-moi de vous demander quelle sont les zones et les régions qui ont été touchées par les ravages du sanglier ? Le conservateur des forêts de Djelfa Yahi Kamel : La prolifération du sanglier est très importante dans les forêts d'Ain Maabed, Bahrara et celle de Sidi Bayzid, qui ont été les premières à bénéficier de cette battue administrative. Peut-on avoir une estimation des dégâts causés par cet animal ? Nous n'avons pas exactement une estimation réelle mais elle est spontanée, c'est-à-dire qu'elle est différente selon les lieux. Et les sangliers interviennent en masse et peuvent même endommager les terres agricoles, les récoltes (comme la pomme de terre...) les infrastructures et peut causer aussi les accidents de la route. Donc cet animal a commencé à se propager de manière très inquiétante. Dans cette battue le nombre de chasseurs était de 60 accompagnés de 15 chiens. Et le nombre de sangliers abattus était de 30 sujets et 46 blessés. Est-ce que cette battue a été administrative ? Oui, elle est administrative. Cela veut dire qu'un arrêté a été signé par Monsieur le wali, les services de sécurité ont été informés ainsi que les présidents des communes concernées. Ce sont des étapes à suivre, surtout en ce qui concerne la sécurité afin d'empêcher les habitants de se retrouver aux alentours des lieux d'intervention. Est-ce que le créneau des battues aux sangliers peut être développé comme un thème touristique ? Bien sûr, c'est ce qu'on appelle l'écotourisme, c'est-à-dire intégrer le tourisme avec l'écologie et le système naturel qui existe. Nous avons un potentiel touristique très important en matière de sites à visiter dans la wilaya de Djelfa, comme les sites archéologiques qui existent depuis des millénaires, surtout dans le sud de la wilaya. Nous avons une superficie forestière et alfatière très importante dans la wilaya de Djelfa, comme le barrage vert qui est une initiative pratiquement unique au monde réalisée par le Service national dans les années 70 pour lutter contre la désertification. Il y a aussi la réserve de chasse de Chbika, Amoura aussi, un site très intéressant et on peut intégrer la chasse touristique parce qu'il y a des visiteurs étrangers et même à l'échelle nationale. On peut associer le tourisme avec la chasse touristique, c'est-à-dire qu'on va organiser des chasses en collaboration avec les associations sportives. Parlons maintenant d'un thème similaire, concer-nant les chiens errants qui infestent certaines zones et avec l'absence de la Garde communale qui faisait ce boulot. Qui est-ce qui est responsable de cette tâche ? N'importe quel animal qui devient nuisible, c'est la responsabilité de la Conservation des forêts, c'est-à-dire que la sauvegarde de la faune et de la flore relève de la compétence du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, sous la tutelle de la Direction générale des forêts, et au niveau de la wilaya, c'est la Conservation des forêts. Mais on n'intervient pas de manière spontanée, il faut d'abord avoir des données réelles et prendre les précautions nécessaires, pour avoir un équilibre naturel. Mais les chiens errants c'est surtout la responsabilité de la commune. On peut en effet organiser des battues car les chiens errants peuvent causer des dégâts importants tels que la rage. Dans certaines wilayas, on a même utilisé une sorte de poison afin d'éviter leur prolifération. Monsieur le conservateur, une dernière question : est-ce que dans votre programme il y a d'autres battues ? Cette battue est la deuxième du genre. La première a eu lieu le mois de mai. Mais nous comptons organiser d'autres battues similaires durant le prochain mois, en tout cas avant la fin du mois de mars.