La sélection algérienne de football s'est qualifiée, mardi soir à Malabo aux quarts de finale de la CAN-2015 après sa victoire 2 à 0 devant le Sénégal pour le compte de la 3e journée du groupe C. «Retrouvés sur la corde raide», au lendemain de sa défaite dans le temps additionnel face au Ghana, vendredi dernier, les Algériens se devaient de gagner pour pouvoir se hisser en quarts de finale et éviter la honte d'une élimination précoce après avoir soulevé l'admiration de tous au Mondial brésilien. Les hommes de Christian Gourcuff ont pris le match du bon bout, en mettant la pression sur les coéquipiers du gardien de but Bouna Coundoul. Ce dernier a même eu à se déployer pour arracher le ballon des pieds de Feghouli après un mauvais renvoi de la défense (1'). La pression algérienne est allée crescendo au fil des minutes et les Algériens ont mis à rude épreuve, la défense à trois d'Alain Giresse. C'est ainsi sur un coup franc botté par Bougherra, Mahrez se déjoue du marquage de son vis-à-vis et se présente seul face au keeper sénégalais, le fixe et met le cuir hors de sa portée. A ce moment, l'Algérie était qualifiée aux quarts de finale peu importe le résultat final de la confrontation Ghana - Afrique du Sud. Pressing sénégalais Les Verts ont imposé un véritable combat physique aux Sénégalais, pourtant avec des gabarits beaucoup plus impressionnants. La sortie du malheureux Mbengue, blessé au visage à la suite d'une dispute de balle avec Mandi à la 29e minute en est la preuve. Les Lions de la Teranga ont repris le poil de la bête en se créant quelques opportunités, mais sans changement au score. La pression des poulains d'Alain Giresse est devenue plus nette en seconde période avec de longues centres en direction des attaquants, mais M'bolhi et sa défense ont répondu présents, grâce à la présence physique, mais aussi à la faveur d'une solidarité à toute épreuve. Mais au fil des minutes, on sentait les Verts en difficulté. Les Soudani et consorts étaient incapables d'aller de l'avant. Les joueurs étaient presque obligés de jouer dans leur zone et attendre leur adversaire, en raison de la grande débauche d'énergie dépensée depuis le début du match. Mais cette stratégie comportait un risque. Une égalisation pouvait anéantir les espoirs de qualification algérienne. Bentaleb, le libérateur Sentant le danger, le coach Christian Gourcuff a décidé d'opérer quelques réajustements au sein de son équipe afin de soulager la défense, qui était en train de subir le poids du match. L'entrée de Lacen à la place de Brahimi blessé et celle de Belfodil en lieu et place de Soudani, a permis aux Verts de se montrer plus menaçants comme sur le centre de Mahrez, qui a vu le tir de Taïder repousser sur sa ligne par un défenseur (75'). A 82', la combinaison à trois entre Belfodil, Feghouli et Bentaleb permet à ce dernier, de fusiller le gardien Coundoul et de valider définitivement le passage des Verts au prochain tour. A la fin du match, la joie des Algériens contrastait avec la déception des Sénégalais, qui même à 2 à 0 étaient encore qualifiés. Mais le second but du Ghana face à l'Afrique du Sud (2-1) a ruiné définitivement, les espoirs des Lions de la Teranga. Les Algériens joueront leur prochain tour des quarts de finale sur la même pelouse de Malabo, dimanche prochain à partir de 20h30 face au premier du groupe D. Déception sénégalaise Après le gros match livré face au Ghana, lors du premier match, ponctué par une belle victoire (2-1), tous les spécialistes avaient misé sur les Lions de la Teranga pour passer le premier tour. Avant le match face l'Algérie, il suffisait aux camarades de Kouyaté, un seul point pour se qualifier. Finalement, les Sénégalais se sont fait battre et ont quitté la compétition comme souvent lors des dernières éditions. La dernière qualification aux quarts de finale remonte à 2006. La colère était grande chez les Sénégalais et le coach Alain Giresse est pointé du doigt. Il est accusé d'avoir opéré cinq changements face à l'Afrique du Sud, qui ont coûté deux précieux points à son équipe après son nul (1-1). Le système de défense à trois a été également vertement critiqué comme l'a indiqué l'ancien baroudeur de l'équipe Mamadou Niang. De même que la décision de pas compter sur le buteur Demba Ba dans cette compétition. Le gardien de but, Bouna Coundoul appelé à accepter la défaite, en affirmant même : «On aurait pu être à 23 sur le terrain ce soir, on aurait pu rien faire», reconnaissant implicitement la supériorité des Verts mardi soir.