Des hausses respectives de 28% et 43,5% dans le nombre d'auteurs et de victimes d'affaires de criminalité parmi la population mineure ont été constatées par les services de la Gendarmerie nationale au centre du pays durant l'année 2014, comparativement à l'année 2013. Le nombre de personnes âgées de moins de 18 ans, citées dans des affaires de criminalité dans onze wilayas dépendant du premier commandement régional de la gendarmerie, s'élève à 646. Cette situation alarmante a été évoquée hier par le chef d'état-major du 1er CRGN de Blida, le colonel Tahar Mkhalat, lors d'une conférence de presse traitant du bilan annuel des activités de la gendarmerie dans la région du centre. L'intervenant a fait état de 419 mineurs victimes de différentes formes de criminalité et 228 autres cités comme auteurs de crimes. Il précise que les services de la gendarmerie ont traité 98 affaires d'atteinte à la pudeur, 76 affaires de coups et blessures volontaires, 34 détournements de mineurs, 17 cas d'incitation à la débauche, 29 cas en danger moral, 20 viols et trois cas de maltraitance dont ont été victimes des adolescents et des enfants. Ces derniers ont de même, été auteurs, durant la même période, de 99 affaires de coups et blessures volontaires, 71 vols, 41 attentats à la pudeur et 22 affaires de détention et de consommation de drogue. Les maux sociaux dont les problèmes familiaux, la déperdition scolaire, la propagation des formes de a délinquance juvénile et aussi l'usage non contrôlé des nouvelles technologies de communication (téléphone et Internet) ont affreusement contribué au pourrissement de la situation. La démission parentale et sociétale sont parmi les causes ayant encouragé l'implication des enfants dans le monde de la criminalité et de la délinquance, sans oublier les centaines d'associations civiles qui n'ont plus du mouvement associatif que l'appellation. Sans se référer directement aux chiffres des services de sécurité, la violence parmi la population mineure est constatée chaque jour dans la rue, à l'école et même à la maison au vue et au su d'adultes, entre parents, enseignants et autorités sans que personne bouge le doigt. C'est dire que dans ce genre de problèmes sociaux qui menacent l'avenir du pays, toutes les parties doivent s'impliquer pour un traitement préventif avant que la situation passe au stade de la répression. La délicatesse des affaires liées aux mineurs et la sensibilité de cette tranche de la population a mené les servies de la Gendarmerie nationale à créer des cellules spécialisées en affaires de mineurs et protectrices de droits de l'enfance. Selon le colonel Mkhalat, les onze wilayas du centre sont dotées à ce jour de quatre cellules de mineurs dont une à Alger, une à Blida, une à Chlef et une autre à Tiaret en attendant la généralisation de ces cellules à travers toutes les wilayas. Il explique qu'actuellement, celles opérationnelles interviennent dans les wilayas de siège et se déplacent, en cas de besoin, dans les sept autres wilayas. Outre l'intervention dans la résolution des affaires de criminalité constatées, les cellules des mineurs et de protection de l'enfance initient, souligne-t-on, à des activités de réinsertion dans le milieu familial et d'autres de sensibilisation dans les établissement scolaires et les centre d'accueil d'enfant en détresse et lors de différentes manifestations traitant de la sécurité, de la délinquance ou de fléaux sociaux. Faux billets : plus d'un million de dinars et 1 350 euros saisis Bien qu'elle suscite une inquiétude majeure, la délinquance des mineurs n'est pas le seul constat alarmant dans le bilan annuel du 1er CRGN. La criminalité en général a connu une hausse avec l'enregistrement durant l'année écoulée de 18 334 affaires de criminalité de droit commun impliquant 12 981 personnes. Les atteintes aux biens (vols, détournement, trafic, destruction) interviennent en première position avec 8 922 impliquant 7 424 personnes, suivies des atteintes aux personnes (meurtres, coups et blessures volontaires, agression et autres), avec 7 494 affaires et l'arrestation de 3 186 personnes. 728 affaires d'atteinte à la famille et aux bonnes mœurs, 601 affaires de sécurité publique, 248 atteintes à l'ordre public et 13 atteintes à l'économie nationale ont, également, été traitées. Pour ce qui est du crime organisé, les mêmes services ont enregistré un total de 1 748 affaires dont 1 121 affaires de stupéfiants impliquant 2 916 personnes ainsi que 36 affaires de trafic de véhicules, 51 affaires de trafic d'armes et de munitions et 26 affaires de fausse monnaie. En somme, 1 245 faux billets de banque d'une valeur totale de plus d'un million de dinars et de 1 350 euros ont été saisis. Il s'agit, également, de la saisie de 5,65 quintaux de kif traité et près d'un million de comprimés de psychotropes. Par ailleurs, les services de la Gendarmerie nationale en charge de la sécurité routière dépendant du 1er CRGN ont constaté 8 781 accidents de la route (135 de plus que l'année précédente), causant la mort à 1 193 personnes et des blessures à 15 571 autres. Un autre bilan macabre qui interpelle les usagers de la route à faire preuve de plus de responsabilité et de conscience et les autorités à revoir leurs méthodes de prévention et de répression afin de préserver des vies innocentes.