Il s'agirait d'envoyer des «armes défensives», alors que les combats avec les séparatistes s'intensifient, rapporte le «New York Times». Le commandement militaire de l'Otan et des responsables de l'administration américaine envisagent de soutenir l'envoi d'armes défensives aux forces ukrainiennes qui combattent les séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine, a affirmé le «New York Times», dimanche. Le président Barack Obama n'a pas encore pris de décision sur l'envoi d'»aide létale», mais son administration évoque le sujet en raison d'une recrudescence des combats entre Kiev et les séparatistes soutenus par la Russie, rapporte le quotidien. Le commandant en chef de l'Otan, le général américain Philip Breedlove, est désormais favorable à l'envoi d'armes défensives aux forces ukrainiennes, et le secrétaire d'Etat est ouvert à la discussion, selon le Times. Les Etats-Unis ont accusé la Russie de mener une guerre par procuration en Ukraine, mais ont exclu jusqu'à présent de fournir des armes aux autorités de Kiev. La Maison-Blanche limite le soutien américain à de l'aide «non létale», qui inclut des gilets pare-balles, de l'équipement médical et des radars pour détecter des tirs de mortier. «Bien que nous restions concentrés sur la recherche d'une solution via les moyens diplomatiques, nous évaluons sans cesse d'autres options afin de créer un espace pour une solution négociée de la crise», a déclaré au quotidien la porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Bernadette Meehan. D'après le «Times», le général Martin Dempsey, plus haut gradé américain, chef d'état-major interarmées, est également ouvert à de nouvelles discussions, de même que la conseillère de Barack Obama sur les questions de sécurité, Susan Rice. Le quotidien affirme encore qu'un rapport indépendant, qui doit être rendu public lundi, incitera les Etats-Unis à envoyer à l'Ukraine pour trois milliards de dollars d'armes défensives et d'équipement, y compris des drones de reconnaissance et des missiles antichar. Cinq militaires ukrainiens et trois civils ont été tués en 24 heures dans l'est séparatiste prorusse de l'Ukraine, selon des premiers bilans communiqués lundi par Kiev et les autorités locales. «Cinq soldats ont été tués et 29 blessés dans des combats», a annoncé un porte-parole militaire ukrainien Vladislav Seleznev au cours d'un point de presse en ajoutant que les positions de l'armée avaient été la cible de tirs à 104 reprises. Côté civil, deux hommes ont été tués dans des tirs rebelles au lance-roquettes multiples Grad sur le village de Krimské situé à 40 km au nord-ouest de la capitale rebelle de Lougansk, a annoncé le gouverneur régional pro-Kiev Guennadi Moskal. L'Occident la peur au fusil Malgré les craintes d'une escalade, la question d'une aide militaire contre les séparatistes soutenus par Moscou se pose désormais. Longtemps, l'idée d'une aide militaire occidentale à l'armée ukrainienne en difficulté face aux séparatistes soutenus par Moscou resta plus ou moins taboue à Paris comme dans la plupart des capitales européennes. Il y avait - et il y a toujours - la crainte «d'ajouter de la guerre à la guerre», selon la formule par laquelle François Mitterrand justifia sa longue passivité face à Slobodan Milosevic. Mais la question d'un soutien y compris en armes afin de permettre à Kiev de rétablir le rapport de forces, et par là favoriser un compromis, se pose désormais ouvertement Outre-Atlantique.