Le climat de dialogue entre les syndicats de l'éducation et le ministère de tutelle s'alourdit et les solutions ne semblent pas être à l'ordre du jour. Tout dit qu'il faut attendre les 10 et 11 février pour savoir si la grève a lieu et si le département de Nouria Benghebrit a pu absorber une partie du problème qui prend des millions d'élèves en otages. La grève annoncée ne constitue qu'un premier épisode d'un mouvement de protestation qui, si le dialogue échoue, perturbera les deux trimestres restant de l'année scolaire et affectera notamment les classes d'examen. Pour la coordination des syndicats, le débrayage est maintenu pour les dates annoncées et ne sera qu'un «avertissement» avant de passer à d'autres protestations, alors que la ministre de l'Education tente surtout de calmer les esprits et rassurer sans annoncer des solutions concrètes que ce soit en répondant aux revendications des partenaires sociaux ou par d'autres moyens. Un dossier qui a fait couler beaucoup d'encre face aux déclarations stériles qui se multiplient de la part deux parties. A quelques jours de la grève de deux jours, Mme Benghebrit affirme avoir rencontré au moins quatre syndicats et trouver des terrains d'entente appelant ces derniers à se vouer au dialogue et la presse à «contribuer à l'instauration d'un climat de stabilité dans le secteur au bénéfice des élèves», a-t-elle dit en mettant en garde contre «les effets contreproductifs des tentatives de démotivation». Ces déclarations interviennent au lendemain de sa rencontre avec les représentants des syndicats initiateurs de la grève dans une nouvelle tentative de dialogue fructueux sur le conflit qui oppose les deux parties afin d'arriver à des solutions «réglementaires et durables». Une rencontre qui ne semble pas faire avancer les choses vers le sens souhaité puisque le jour-même, le Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) a réitéré son appel aux enseignants à prendre part à ce qu'il a appelé «grève d'avertissement», prévue cette semaine. «Nous renouvelons notre appel à l'ensemble des enseignants et travailleurs du secteur, tous corps confondus, à prendre part massivement à la grève d'avertissement à laquelle a appelé la coordination syndicale conjointement avec notre syndicat les 10 et 11 février», lit-on dans le communiqué du syndicat rendu public mercredi. La même source a indiqué que cette action sera ponctuée d'assemblée générale durant les deux jours pour «définir les perspectives futures du mouvement de protestation». Face à cette situation peu rassurante pour les élèves des trois paliers, la ministre de l'Education nationale a appelé les syndicats réclamant, entre autres, la révision des dysfonctionnements des statuts des travailleurs de son secteur, à «ne pas perdre espoir» quant à la prise de leurs doléances socioprofessionnelles car, selon elle, cela «exige du temps». Elle les a, de même, exhortés à élaborer «une charte entre les deux parties afin de clore ce dossier définitivement». Et d'enchainer : «La tutelle est sur le point d'appliquer ce qui a été conclu avec le gouvernement. Cela exige du temps car il s'agit d'un gros dossier qui touche plus de 40% des travailleurs du secteur de l'éducation nationale», a-t-elle affirmé. En effet, les déclarations se multiplient de la part des deux parties sans se mettre réellement à l'heure d'un dialogue plus sérieux afin de trouver un terrain d'entente durable, puisque le secteur n'est pas à son premier soubresaut. En attendant que les uns et les autres prennent conscience de la gravité de la situation, les élèves demeurent les seules victimes et doivent prendre leur mal en patience face à un avenir incertain.