Comme en 1992, la Côte d'Ivoire est allée jusqu'au bout pour décrocher, dimanche à Bata, en Guinée équatoriale, son second titre continental face au même adversaire, le Ghana, aux tirs au but (9-8). Non la génération de Yaya Toure n'est pas maudite. Elle l' a prouvé en finale de la 30e édition de la CAN en Guinée équatoriale, en s'imposant face à son rival de toujours, les Black Stars après deux échecs de suite en 2006 et 2012. Dans cette partie, qui ne restera pas forcément dans les annales des grandes affiches, les Ivoiriens ont su mettre à profit leur grande expérience pour triompher. Et dire que lors de cette rencontre, les poulains d'Hervé Renard semblaient en grandes difficultés face à leur adversaire du jour. Il n'y avait plus les accélérations de Gervinho, la précision de Gradel ainsi que l'opportunisme de Bony. Après un début de match prometteur, les Eléphants ont laissé l'initiative aux Ghanéens. Ces derniers ont eu la malchance de toucher les deux poteaux du revenant gardien Copa Barry par l'intermédiaire d'Atsu (26e) et André Ayew (36e). Les Ghanéens ont essayé de pousser, mais Gyan et Ayew ont été trop esseulés pour espérer inquiéter Barry et sa défense. Seul Atsu semblait inspiré, malheureusement il n'a rien pu faire. Les tirs de loin de Wakaso sont restés sans danger pour les Ivoiriens, qui avaient peur de se livrer. L'enjeu a fini par prendre le dessus dans ce match même si dans le jeu, le Ghana paraissait bien meilleur lors de cette partie. La revanche de Barry Face à l'enjeu et la fatigue, il était clair que seuls les tirs au but pouvaient départager les deux sélections. Les Ghanéens ont démarré la série en force en réussissant les deux premiers essais, alors que Bony et Junior Tallo ont raté les leurs. C'est à ce moment là que Copa Barry fait son entrée en piste en stoppant un essai. Les Ivoiriens sont revenus dans la course pour décrocher le titre. Barry est parvenu a détourner l'essai du gardien Razak avant de transformer le sien, propulsant son équipe au sommet du continent après le titre de 1992 au Sénégal. C'est une belle revanche pour ce gardien qui a été fortement critiqué après les échecs répétés de sa sélection. D'ailleurs, il avait perdu sa place de titulaire lors de cette CAN au profit de Sylvain Gbohouou, qui a brillé dans cette compétition avant de céder sa place à Copa Barry en finale. Ce dernier est devenu le héros nationale, en offrant le second titre à la Côte d'Ivoire. Pour cela, il a joué avec les nerfs des tireurs ghanéens, en simulant plusieurs fois des contractures lors de la série stressante des tirs au but. La ruse a été payante avec ce titre décroché que les Ivoiriens attendaient depuis 23 ans. Le Ghana damné ! Les Black Stars ont, encore une fois, échoué en finale de la CAN après les défaites de 1968, 1970, 1992 et 2010. Personne ne misait une pièce sur les Ghanéens après leur défaite du premier match face au Sénégal (1-2). Toutefois, les coéquipiers de la révélation Appiah ont su monter en puissance après avoir réussi à sortir du groupe C très relevés. Pour de nombreux spécialistes, le Ghana a été supérieur lors de la finale à la Côte d'Ivoire dans le jeu et la possession du ballon. Toutefois, cela ne vaut rien, car seule la victoire compte. L'expérience a fait défaut à l'équipe dans cette rencontre, qui devait pourtant être une revanche face aux Ivoiriens, qui les avaient battus en 1992. Andre Ayew s'est complètement effondré à la suite de la consécration de la Côte d'Ivoire. Il ne pouvait pas retenir ses larmes. Même Hervé Renard a tenté de le réconforter, en vain. Les frères Ayew perdent leur finale comme leur père Abedi Pelé en 1992, mais lui il n'avait pas pris part à cette finale pour cause de suspension. Les Ayew et le Ghana semblent bel et bien damnés !