Un mois après l'attentat contre «Charlie Hebdo», la communauté algérienne en France, a été et est toujours victime de plusieurs actes racistes et islamophobes. Devant cette situation, l'Algérie a pris des mesures fermes et efficaces pour que les Algériens vivant en France ne se sentiraient plus abandonnés par les autorités de leur pays d'origine, a souligné le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de son entretien accordé à la revue «Salama» paraissant à Paris. «L'action en direction de la communauté algérienne établie à l'étranger a été intensifiée pour assurer la protection des intérêts de notre communauté et le resserrement des liens de celle-ci avec la patrie», a indiqué Sellal dans une interview au magazine «Salama». Le Premier ministre a affirmé que l'Algérie demande aux pays d'Europe abritant des ressortissants algériens de distinguer entre le terrorisme et l'islam, et le terrorisme et l'émigration. C'est la première fois depuis l'attentat qu'un officiel algérien de ce rang s'exprime avec des propos de telle assurance pour rassurer la communauté algérienne. D'un autre côté, Sellal a rappelé que les actions au bénéfice de la communauté algérienne établie à l'étranger ont été intensifiées, ces dernières années, pour protéger ses intérêts, resserrer ses liens avec la patrie et mobiliser son potentiel scientifique et économique au bénéfice du développement national. Il a souhaité également, la création d'une organisation propre à cette communauté pour amener les entrepreneurs et scientifiques à développer leurs activités en Algérie. Sellal a également annoncé que des institutions bancaires destinées, en particulier, à la diaspora algérienne à l'étranger allaient, à l'avenir, être créées, pour certaines par le biais de la filialisation des banques algériennes existantes en Algérie. Il a, à ce propos, souligné les besoins des expatriés algériens en matière de services financiers (épargne, transferts familiaux de fonds, financement des projets et crédits). En ce qui concerne les répercussions de la chute des prix du pétrole sur l'économie nationale, le Premier ministre a reconnu que celle-ci avait été «plus brutale» que celle observée en 1986, soulignant, toutefois, que «l'Algérie est plus solide économiquement qu'elle ne l'était en cette période». Il a précisé que le remboursement anticipé de la dette et la constitution de réserves de change ont donné, d'une part, au pays une marge de manœuvre conséquente pour, à la fois, poursuivre la réalisation des divers programmes de développement et d'autre part remplir les engagements en matière de transferts sociaux . Il a, aussi, rappelé que les axes du plan quinquennal 2015-2019 avaient été maintenus pour permettre la diversification de l'économie algérienne et le développement d'une production hors hydrocarbures. Evoquant la menace terroriste, le Premier ministre a souligné son caractère transnational, la lutte contre les filières criminelles «nécessitant la mobilisation de tous».