Depuis le début des manifestations contre le gaz de schiste à In Salah, les commis de l'Etat et certains présidents de parti politique ne font que rassurer les citoyens sur ce genre d'exploitation, affirmant, à tour de rôle, qu'elle ne contient aucun danger sur la nature. Depuis Relizane, lors d'une visite de travail, la ministre de l'Aménagement du territoire et l'Environnement, Mme Dalila Boudjemaa, a réaffirmé, à son tour, jeudi, que l'exploitation du gaz de schiste «n'aura aucun effet négatif sur l'environnement». «Je tiens à rassurer tous les citoyens que le gaz de schiste n'aura aucun effet sur l'environnement et toutes les études écologiques le confirment», a indiqué la ministre dans une déclaration à la presse. «Il y a lieu de retenir qu'il n'y a pas un Etat qui cherche à nuire à ses citoyens», a-t-elle souligné, ajoutant que l'Etat n'a pas encore atteint la phase d'exploitation. «Nous ne sommes qu'en phase d'évaluation des réserves du gaz de schiste en Algérie et ses ressources souterraines.» Le même jour, des milliers de personnes ont pris part au grand rassemblement tenu sur la «place de la résistance», devant le siège de la daïra d'In Salah, à l'appel du collectif citoyen anti-gaz de schiste. Deux résolutions phares ont été prises à l'issue de cette réunion. La première consiste au «lancement d'une pétition pour l'instauration d'un moratoire sur les opérations de forage de gaz de schiste», d'après une déclaration d'une source locale. La seconde prévoit «le déplacement de tous les habitants d'In Salah sur le lieu des forages, à Gour Lahmar, à une trentaine kilomètres de la ville». Si ce moratoire n'est pas décidé d'ici dimanche, «les 40 000 habitants que compte In Salah» rejoindront les quelques dizaines de citoyens qui y manifestent depuis quelques jours déjà. Dans un autre contexte, la ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement a indiqué au sujet du recyclage des déchets que son département œuvre actuellement à augmenter le taux de recyclage et valoriser les déchets domestiques à plus de 45% en 2016. Cette démarche s'inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie nationale de gestion des déchets et du plan d'action du secteur qui vise à accroître le taux de recyclage des déchets ménagers de 25% en 2015 à plus de 45% à partir de 2016, a-t-elle ajouté. Mme Boudjemaa a souligné, au passage, l'importance accordée actuellement par les secteurs public et privé à l'investissement dans le domaine du recyclage et de la valorisation des déchets à travers la création de micro-entreprises, notamment après la mise en place de mécanismes favorisant cela par l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej) et l'Agence de gestion du micro-crédit (Angem. La ministre a indiqué que des opérateurs algériens ont investi dans ce domaine par l'exploitation du carton et du papier dans les wilayas d'Alger, de Djelfa et d'Oran, des pneus dans les wilayas de Sétif et de Bordj Bou Arréridj, des batteries dans les wilayas de Ghardaïa, de Sétif, de Constantine, de Djelfa et d'Annaba. Cette opération sera élargie pour toucher des appareils électroniques, des produits électriques (batteries, pneus et véhicules en panne) en plus du papier, du plastique, du verre et des minerais, a-t-elle annoncé.