Le procès d'Abdelmalek Droudkel, alias Abou Mosaâb Abdel Woudoud, et de 40 autres terroristes islamistes s'ouvre aujourd'hui au niveau du tribunal criminel d'Alger. Ces derniers sont poursuivis pour plusieurs assassinats dans les wilayas d'Alger et de Boumerdès dans les années 1990. Les victimes de ces criminels islamistes sont des membres des forces de services de sécurité, tous corps confondus. Elles ont été tuées dans des embuscades à Alger et à Boumerdès, selon l'arrêt de renvoi. Parmi les accusés figure Gouri Abdelmalek, ex-chef de la katiba «Djound El-Khilafa» activant dans la région du centre et de ses environs et qui avait fait allégeance à l'organisation auto-proclamée «Etat Islamique» (Daech). Ce dernier a été abattu fin décembre par l'Armée nationale populaire suite au rapt et l'assassinat d'Hervé Gourdel. Adoui Walid, un des accusés dans cette affaire, a été arrêté en 2011 à son domicile à Hussein Dey. Il s'apprêtait alors, selon l'arrêt de renvoi, à exécuter une opération suicide à la ceinture d'explosifs. Celui-ci avait divulgué aux services de sécurité les noms de ses complices dont l'un d'eux a été abattu dans une cache de terroristes à Corso. Parmi les autres accusés en détention, il y a Chrik M'hamed et Walid Khaled, qui ont été arrêtés lors d'une embuscade à Bachdjarrah à Alger. Ils étaient en possession d'armes et de bombes artisanales. Walid Khaled se préparait alors à exécuter une opération kamikaze. Ces terroristes appartenaient à la Katiba El-Feth, affiliée au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), dirigée par Droukdel Abdelmalek, et qui activait sur les hauteurs de Bouzegza, dans la commune de Keddara (Boumerdès), avant son allégeance à Aqmi. Les accusés doivent répondre des chefs d'inculpation «d'homicides volontaires avec préméditation et guet-apens, adhésion à un groupe terroriste armé dont le but est de semer l'effroi au sein de la population et créer un climat d'insécurité». Ils doivent aussi répondre à d'autres chefs d'inculpation dont «l'atteinte à la sécurité des citoyens, apologie des actes terroristes et financement d'un groupe terroriste armé». Mis à part quelques terroristes fait prisonniers, plusieurs autres seront jugés par contumace dont Abdelmalek Droudkel. Condamné à perpétuité et à la peine capitale à plusieurs reprises, Abdelmalek Droudkel pourrait à tout moment rendre ces peines caduques si toutefois il se rend aux autorités. Il suffit simplement qu'il décide de déposer les armes et de faire savoir qu'il voulait bénéficier de la loi de la «réconciliation nationale» pour qu'il soit blanchi. Il est de même pour les autres membres des groupes armés qui activent dans plusieurs régions du pays. Plusieurs terroristes appartenant à des différents groupes armés ont profité de cette loi pour «laver» leurs mains tachées de sang. Pourtant, le projet de loi portant «réconciliation nationale» spécifie bel et bien que seul les éléments des groupes armés qui n'ont commis aucun crime et n'ont pas été à l'origine d'attentats à l'explosif pourraient en bénéficier de cette clémence de l'état. Malheureusement, l'ensemble des terroristes ayant déposé les armes ont été blanchis. Si tel est le cas, une question se pose systématiquement à savoir : qui a assassiné les 200 000 Algériens ?