D'une importance capitale pour la nouvelle stratégie économique, la conférence nationale sur le commerce extérieur représente l'évènement économique de l'année en cours. Les travaux de la conférence nationale sur le commerce extérieur ont débuté hier au Palais des nations (Alger), en présence du Premier ministre Abdelmalek Sellal, ainsi que le ministre des Affaires étrangères, du Commerce, des Finances, de l'Agriculture et du Développement rural, de la Pêche et des Ressources halieutiques, le gouverneur de la Banque d'Algérie et le secrétaire général de l'UGTA. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a annoncé des mesures pour mettre fin à l'anarchie qui règne dans le commerce extérieur. Ainsi, Sellal a indiqué que «nous allons prendre dans le cadre de la loi de finances complémentaire des décisions pour maîtriser les importations et assainir le commerce extérieur». «Ces mesures visent à mettre fin à l'anarchie, car il y a beaucoup de ruse et de tricherie dans ce domaine», a-t-il précisé. Dans ce sens, il a indiqué que « la loi va être appliquée à la règle pour en finir avec cette ruse et fraude qui gangrènent notre commerce extérieur». M. Sellal a également cité la réinstauration des licences d'importations et d'exportations comme un autre dispositif à mettre en place pour mettre de l'ordre dans le commerce extérieur. Ce projet ne «veut pas dire le retour vers le monopole, les licences vont nous permettre de contrôler nos importations, tout en restant en conformité avec les règles et lois internationales», a-t-il précisé. Se montrant ferme, le Premier ministre dira en outre qu'«il est temps d'aller vers une catégorie d'importateurs et exportateurs professionnels, spécialisés par produit, par branche et par pays. Il n'est plus possible de continuer d'importer de manière anarchique». Des instructions, enchaîne-t-il, seront données aux banques pour renforcer le contrôle sur les importateurs et sur l'origine de leurs produits. Donner aux exportations hors hydrocarbures une réelle visibilité Cette conférence poursuit donc l'objectif de donner aux exportations hors hydrocarbures une réelle visibilité. Pour l'heure, l'Algérie demeure un acteur marginal du commerce international. Cette situation est due essentiellement à la faible diversité des structures de production et d'exportation de son économie, à la forte dépendance aux hydrocarbures et à sa faible intégration aux valeurs mondiales. Ainsi, le but de cette conférence est de mettre en place et de susciter la réflexion sur une stratégie nationale pour les exportations hors hydrocarbures, à même d'instaurer une gestion transparente en matière de commerce extérieure. «L'amélioration de la bonne gouvernance des opérations de commerce extérieur, la relance des activités productives pour constituer une offre exportable diversifiée, le renforcement des institutions d'encadrement et des instruments de promotion et d'appui aux exportations hors hydrocarbures sont les principaux axes de la nouvelle politique de commerce extérieur que les pouvoirs publics aspirent à mettre en œuvre à terme», a souligné le ministre du Commerce lors de son intervention. Il s'agit, dans ce sens, de faciliter l'accès aux intrants, d'encourager les nouveaux investissements et assurer l'information sur les marchés, sans oublier la conclusion rapide en conformité avec les intérêts du pays, des négociations commerciales en cours avec les institutions régionales et multilatérales qui constituent la clé de tout développement d'envergure du commerce extérieur de l'Algérie. A rappeler que lors du conseil restreint, tenu en décembre dernier et consacré au marché pétrolier international et à ses retombées sur la démarche économique et sociale du pays, le président de la République avait chargé le gouvernement de veiller à la rationalisation des importations et à la diversification de l'économie nationale pour développer les exportations hors-hydrocarbures. Par ailleurs, un projet de loi sur les opérations d'importation et d'exportation, avalisé en janvier dernier par le Conseil des ministres, a été soumis au Parlement pour examen durant cette session de printemps. Ce projet de texte vient recadrer, avec plus de précision, une ordonnance de 2003 laquelle permet le recours aux licences d'importation pour gérer les exceptions à la liberté du commerce. Enfin, pour le Premier ministre, «il est temps d'aller vers une économie émergente. Nous avons le savoir-faire et nous devons impérativement atteindre cet objectif». Il a souligné dans ce contexte la stabilité macroéconomique et financière de notre pays grâce au réserves de change et aux FRR avant d'insister sur la nécessité de réduire les dépenses publiques. Toutefois, il a appelé les opérateurs informels à s'introduire dans la sphère formelle, d'autant, signale-t-il que pas moins de 3 700 milliards de dinars circulent dans le marché informel, tandis que seuls 2 400 milliards de dinars sont consacrés à l'économie nationale. « Il faut corriger ce déséquilibre», a-t-il clamé.