La fermeture des lieux de débits de boissons alcoolisées a transformé nos villes et villages en «bars à ciel ouvert». Cet état de fait a permis aux commerçants illicites de s'enrichir sans payer le moindre sou aux caisses de l'Etat. Les lieux de ventes illicites des boissons alcoolisées poussent comme des champignons et certains faux commerçants n'ont pas manqué de stocker et d'écouler leurs marchandises à partir de leurs domiciles. Que ce soit dans les bâtiments ou dans les appartements individuels, la vente des boissons alcoolisées s'effectue au vu et au su de tous. Effectuant leurs achats dans les endroits indiqués plus haut, la majorité des consommateurs préfèrent boire dans leurs véhicules. A chaque sortie des villes, des dizaines de voitures en stationnement dont les propriétaires et leurs accompagnateurs s'adonnent aux boissons alcoolisées. Si à l'aller, les choses se passent généralement sans incident, le retour à la ville se termine à chaque fois à la catastrophe. Malgré les contrôles presque au quotidien des forces de police, la verbalisation et les retraits des permis de conduire, le nombre des morts à la suite de conduite en état d'ivresse augmente considérablement. Il est de même pour les interventions des forces de police en milieu urbain à la suite des plaintes des riverains. Chaque jour, les policiers procèdent à l'interpellation des dizaines d'individus et récupèrent des milliers de bouteilles et canettes de ces produits. Il y a quelques jours seulement, les éléments de la sûreté de wilaya de Batna intervenaient dans une opération de la lutte contre la vente illicite des boissons alcoolisées qui a tourné au drame. Un jeune qui tentait d'échapper aux forces de l'ordre aurait fait une chute du haut du bâtiment. Evacué dans un état grave aux urgences de l'hôpital, le jeune homme a succombé des suites de ces blessures, a indiqué un communiqué émanant de la cellule des relations publiques de la sûreté de wilaya de Batna. La vente des boissons alcoolisées dans la forêt adjacente à la ville a été soulevée au cours d'une session de l'APW. C'est un élu issu du mouvement islamiste «Ennahda» qui a interpellé le wali, lui demandant d'accroître les descentes de police et de la gendarmerie afin de «nettoyer», selon lui, les lieux de vente illicites et de consommation de boissons alcoolisées. Le membre de l'APW ne s'attendait pas à la réplique des autres élus présents dans la salle qui ont demandé au wali d'autoriser la réouverture des bars en milieu urbain. «On a été «chassés» de la ville pour aller boire comme des sangliers dans les bois et malgré cela nous ne sommes pas tranquilles. Si vous voulez qu'on abandonne ces lieux, vous n'avez qu'à nous montrer l'endroit où nous pourrions boire», a ajouté l'élu en question. Afin de mettre fin à ce débat, le premier chef de l'exécutif est intervenu en déclarant, je cite : «La fermeture des bars n'a pas donné les résultats que certains attendaient. Bien au contraire, cet état de fait a permis à la prolifération des lieux de ventes illicites de ces produits. Je vous dis franchement qu'à l'heure actuelle, quatre personnes sur cinq consomment ces boissons. C'est un problème épineux qui touche l'ensemble du territoire national et que seules des solutions réfléchies venant du sommet de l'Etat pourraient mettre fin à cette anarchie.