L'historien et archéologue Abderrahmane Khelifa a affirmé qu'Alger était une grande métropole ouverte sur la Méditerranée à l'époque du romancier et poète Miguel de Cervantès (1575-1580). A cette époque, la ville d'Alger, dira-t-il, était un point stratégique pour le commerce où plusieurs commerçants de toutes nationalités venaient s'enrichir. Il a affirmé notamment qu'Alger était aussi une ville cosmopolite où toutes les communautés cohabitaient (chrétiens, esclaves ...). Abderrahmane Khelifa a précisé, dans son intervention, lors d'une conférence intitulée «Alger à l'époque de Miguel Cervantès» (1575-1580), animée à l'espace «Espagne de l'Institut Cervantès, qu'Alger était à cette époque la ville la plus ouverte sur la Méditerranée. «Elle recevait des commerçants venant d'un peu partout, de même qu'à cette période, il y avait une certaine liberté d'expression et de religion. La preuve, 6 000 Corses se sont convertis à l'islam et ce, pour accéder au pouvoir ou pour participer aux batailles», a encore souligné le conférencier. Devant une assistance marquée par la présence de son excellence l'ambassadeur d'Espagne à Alger et de la directrice de l'Institut Cervantès d'Alger, Raquel Romero ainsi que de chercheurs, le conférencier a, en outre, rappelé que la ville d'Alger était bien gardée et entourée de remparts ouverts de portes et possédait plus de 175 fontaines. « Cervantès aimait bien la ville d'Alger et ses ruelles qu'il connaissait parfaitement, il disait que la ville d'Alger était la ville de tous les Méditerranéens», a-t-il révélé, ajoutant qu'Alger possédait à cette époque 17 000 jardins et maisons secondaires. Revenant sur le parcours de Miguel Cervantès à Alger, l'historien Abderrahmane Khelifa a précisé que ce dernier est resté 5 ans comme prisonnier. «Il a été emmené par des pirates en Algérie comme esclave. Une rançon fut versée pour sa libération», a t-il précisé, ajoutant, par ailleurs que cet écrivain espagnol du siècle d'or avait une vie militante, il a participé à la bataille de Lépante en 1571, où il a perdu l'usage de la main gauche. Le conférencier est revenu, enfin sur la captivité de Cervantès, précisant que pendant ses cinq ans d'emprisonnement, il essaya de s'échapper à quatre reprises. «Il était fort d'esprit et motivé», dira-t-il.