Les révolutions de couleur sont basées sur des stratagèmes extrêmement subtils, modernes et subversifs, fondés sur la non-violence et conçus par un politologue américain du nom de Gene Sharp. Au cours des 20 dernières années, ces méthodes de résistance non violentes ont été structurées puis appliquées via des ONG soit disant neutres et axées sur la société civile, qui étaient en réalité financées plus ou moins directement par diverses ONG ou Fonds en lien direct avec le département d'Etat américain. La CIA va même dispenser des formations aux leaders de ces « pôles de résistance », manifestant l'implication directe du département d'Etat dans ces mouvements soi-disant spontanés. Ceux qui auraient des doutes sur la véracité d'un tel fait peuvent se référer à l'interview donnée par un des principaux activistes non-violents en Serbie, membre d'Otpor, à la revue Politique internationale La violence, nouveau mode opératoire ? À la lumière de ces considérations, le scenario ukrainien est extrêmement intéressant. Le Maïdan n'est pas une révolution de couleur de plus, mais un nouveau modèle de révolution de couleur qui a cessé d'être non-violent. L'échec du projet de couleur de 2004 a donné naissance au projet 2015 qui inclut désormais la violence dans son mode opératoire (coup d'Etat de Pravy Sektor, assassinat de représentants des forces de l'ordre, snipers qui tirent sur la foule...). Autre macabre innovation: l'élimination totale de l'élite politique à renverser, pour éviter que celle-ci ne puisse revenir au pouvoir par volonté populaire via des élections libres. Alors que la bataille de la communication semble en passe d'être perdue par la puissance instigatrice de ces coups d'Etats déguisés, il est plausible que l'humanité connaisse un nouveau cycle de révolutions de couleurs. Après la révolution de couleur version 1 (non violente), la révolution de couleur version 2 (non-violente et via l'aide d'internet), nous assistons actuellement à l'éclosion de la version 3: des révolutions de couleurs ultra-violentes, réalisées à l'aide des nouvelles technologies. Cela dit, l'apologie du crime est devenue une variable peu singulière dans cette nouvelle équation. Selon le journaliste et analyste politique ukrainien, Yuri Romanenko, il faut que les Forces armées ukrainiennes assassinent les journalistes russes du Donbass pour attirer l'attention des médias internationaux. Romanenko a raconté sur sa page Facebook, qu'à un récent séminaire de presse à l'Université d'Harvard, il avait préconisé que des snipers de l'armée ukrainienne mettent fin à la couverture russe de la guerre au Donbass en ciblant délibérément les journalistes russes opérant dans la région. (A suivre)