La Russie a publié hier un «Livre blanc» des violations «massives» des droits de l'Homme qu'elle impute aux nationalistes ukrainiens, et sommé la communauté internationale d'y répondre sous peine de mettre en péril la paix et la stabilité en Europe. Le ministère russe des Affaires étrangères a dressé dans ce rapport de 80 pages une liste des violations des droits de l'Homme et des entraves à «la primauté du droit» commises en Ukraine par «les forces ultranationalistes, extrémistes et néonazies». «Le but de ce rapport est d'attirer l'attention de la communauté internationale et celle des instances juridiques internationales sur les violations des droits de l'Homme en Ukraine», a expliqué Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, cité par l'agence Ria Novosti. Le ministère rapporte des faits qui s'étendent sur une période allant de novembre 2013 à mars 2014 et recense les diverses violences et intimidations rapportées par les médias et les ONG russes, mais également les actes de xénophobie ou de censure dont sont victimes, selon lui, les russophones et les opposants aux autorités de Kiev. Le rapport s'attarde aussi sur les ingérences dans les affaires intérieures d'un Etat souverain en relevant les visites en Ukraine des responsables européens et américains, et liste leurs propos. «Les conséquences pour la paix, la stabilité et le développement démocratique de l'Europe risquent d'être tellement destructrices qu'il faut absolument mettre fin» aux violations, poursuit le ministère. Le rapport est accompagné de photographies des affrontements de la place Maïdan en février, montrant des policiers antiémeute blessés et des manifestants du groupe paramilitaire nationaliste «Pravy Sektor», cagoulés et armés de barres de fer et d'armes à feu. Ces photographies sont appuyées par des images datant de l'occupation allemande de l'Ukraine pendant la Seconde Guerre mondiale et de commentaires sur les «soit-disant manifestants pacifiques» d'Euromaïdan. La liste «permet d'affirmer que ces violations ont eu un caractère massif», indique le ministère dans l'introduction de ce rapport de 80 pages, publié en russe et en anglais. «Les affaires sont conduites (...) par le biais de menaces, d'intimidations, de violence et d'odieuses tentatives d'anéantir la culture russe et l'identité des habitants» de l'est de l'Ukraine, indique le texte. «Les auteurs doivent être dûment sanctionnés. Sinon, les extrémistes de tous bords recevront un dangereux signal d'encouragement», conclut le rapport. Le Kremlin a indiqué dans un communiqué que ce rapport avait été présenté au président Vladimir Poutine.