ArcelorMittal Algérie importe des produits sidérurgiques plus que de besoin. Sa direction générale tient pour argument la relance de la production du complexe sidérurgique d'El-Hadjar. Pour de nombreux économistes en poste à l'université Badji-Mokhtar de Annaba, il s'agirait d'une méthode utilisée par l'associé étranger pour, d'une part, liquider les stocks de produits rebutés des sociétés dont il est le principal actionnaire à travers le monde. Et pour, d'autre part, transférer en toute légalité sur ses comptes bancaires à l'étranger d'importantes sommes d'argent. Le milliard de dollars engagé par le gouvernement algérien pour la mise en application du plan de réhabilitation des installations de production figure en bonne place au programme des aigrefins du groupe ArcelorMittal. En fait, sollicité pour apporter son savoir-faire et relancer la production sidérurgique algérienne, ce groupe a cru trouver en Algérie le moyen de s'enrichir davantage. Il faut préciser que le complexe sidérurgique d'El-Hadjar, déficitaire depuis sa création en 1965 à ce jour, constitutif de la mission régalienne confiée à l'entreprise nationale Sider, ne peut guère intéresser le groupe ArcelorMittal. En introduisant un plan de réhabilitation des installations et en cédant la majorité des parts d'action au capital social au gouvernement algérien, il s'est fait à l'idée de tirer profit des activités du complexe. Il a élargi sa démarche à une minorité de cadres algériens véreux qui le soutiennent dans ses manœuvres absconses et antipatriotiques. Lesdites activités justifieraient donc la présence d'autres intérêts dans ce capharnaüm. ArcelorMittal aura ainsi déployé le même scénario usité pour faire évoluer ses comptes bancaires. Pour également jouir opportunément de ces mêmes activités cornaquées par la cooptation de quelques collaborateurs syndicalistes en contrepartie de miettes versées de façon condescendante. Ces trois dernières années, l'on assiste à une tentative à la perpétuation d'une prise en main exclusive de la direction générale du complexe sidérurgique d'El-Hadjar. Comme prévu par le gouvernement algérien intéressé par la relance de sa sidérurgie, ArcelorMittal Algérie devait bénéficier d'un renflouement de fonds publics pour le traitement du plan de réhabilitation. Manifestement, avec ou sans le milliard de dollars dégagé par l'Etat algérien, notre outil de production sidérurgique restera en l'état. Loin de la réalité que représente ce capharnaüm et ce, même si l'Etat détient la majorité des parts du capital, la démarche conduira inéluctablement le Premier ministre, une fois de plus, à intervenir pour une rallonge financière. C'est dire qu'il y a urgence pour les pouvoirs publics de désigner d'autres experts que ceux du groupe ArcelorMittal. Au lieu de chercher à distraire l'opinion sur un pseudo-plan (même s'il est écrit noir sur blanc) de réhabilitation, les responsables de cette mascarade feraient mieux de prendre du recul pour mieux appréhender la volonté affichée par le partenaire étranger. Celui-ci aurait manœuvré avec succès pour faire main basse sur les finances algériennes. Aujourd'hui, il cherche à pérenniser sa présence en Algérie. Même si on venait à réduire une nouvelle fois ses parts d'action, il ne partirait pas pour peu que le maître à penser dans la gestion du complexe soit un de ses hommes. Et c'est le cas actuellement. Les scandaleux et graves errements dont se sont rendus coupables certains cadres algériens dans les opérations d'importation engagées tous azimuts par ArcelorMittal Algérie, depuis sa mise en minorité dans le capital, appellent à une enquête approfondie. Elle doit être menée en collaboration avec les anciens cadres Sider dont la compétence en matière de gestion sidérurgique n'est plus à démontrer. Pour les économistes, le Premier ministre doit mettre un terme à la mise à sac programmée du Trésor public et exiger que toute la lumière soit faite sur ces scandales qui risqueraient d'écorner son image. Parachevant son plan, le groupe ArcelorMittal se serait appuyé sur une minorité de cadres véreux. L'entreprise Sider, actionnaire majoritaire, ne doit plus se contenter de jouer au figurant dans la gestion du complexe sidérurgique. Le conseil d'administration (CA) de la société ArcelorMittal Algérie, que préside un Algérien, ne doit plus admettre que son partenaire étranger lui impose de jouer le rôle de cellule d'enregistrement et de validation de ses desseins. Ce CA a le pouvoir de décider de la désignation d'un Algérien à la tête de la direction générale du complexe d'El-Hadjar. Et dire que l'on avait proclamé que la privatisation serait la panacée pour rompre avec la gestion étatique responsable de la faillite de l'entreprise Sider. A l'évidence, l'examen minutieux de la situation depuis septembre 2001 avec l'avènement d'ArcelorMittal Algérie révèle bien que le loup est dans la bergerie et que le groupe leader mondial de l'acier au Luxembourg est bel et bien comptable d'au moins 95% des causes de la déliquescence au complexe d'El-Hadjar.