Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, effectuera une visite officielle en Chine du 28 avril au 1er mai à l'invitation de son homologue chinois, Li Keqiang, destinée, selon une source diplomatique, à confirmer l'«excellence» des relations entre les deux pays et à donner un caractère gagnant-gagnant au partenariat stratégique liant l'Algérie et la Chine. Outre les entretiens avec les hauts responsables de l'Etat chinois, M. Sellal, qui sera accompagné d'une importante délégation, présidera un forum d'hommes d'affaires des deux pays. Les relations algéro-chinoises ont connu ces 15 dernières années une nette évolution sous l'impulsion des dirigeants des deux pays, à travers les visites de haut niveau à l'instar de celles effectuées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en 2000, 2006 et 2008 et les présidents Jiang Zemin en 1999 et Hu Jintao en 2004. Les visites du président du comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), Yu Zhengsheng en novembre 2014 et celles du Conseiller d'Etat de la République populaire de Chine, Yang Jiechi, en février 2015 et du ministre chinois du Commerce, Gao Hucheng, qui a co-présidé le 10 avril dernier les travaux de la 7e session de la commission mixte économique algéro-chinoise avec son homologue algérien, Amara Benyounès, participent également de cet objectif. Cette évolution a débouché sur la signature d'un partenariat stratégique entre Alger et Pékin, l'Algérie étant le premier pays arabe avec lequel ce partenariat est conclu. Ce partenariat est encadré par la déclaration politique signée le 25 mai 2014 par les deux Présidents et mise en œuvre à travers le plan quinquennal de coopération stratégique global 2014-2018, signé en juin 2014 à Pékin. Pour des échanges équilibrés et des relations diversifiées Quelque 790 entreprises chinoises sont présentes en Algérie activant notamment dans le bâtiment et les travaux publics, ainsi que l'import-export. Différents projets, surtout dans le bâtiment, sont confiés à des entreprises chinoises dont la Grande mosquée d'Alger, l'Opéra d'Alger et des projets de logement. Au volet économique, notamment pour ce qui est des relations commerciales, la Chine est le premier fournisseur de l'Algérie depuis 2013 (8,2 milliards de dollars en 2014) et son 10e client (1,8 milliard de dollars), ce qui fait ressortir un avantage substantiel au profit de la partie chinoise. C'est cette situation que les dirigeants algériens veulent voir changer à travers un équilibre des échanges et en donnant au partenariat un "contenu", selon la même source. L'objectif, ajoute-t-on, est de ne plus se limiter à des relations purement commerciales. L'Algérie désire ainsi bénéficier d'un transfert de technologie et des investissements chinois. La délocalisation d'entreprises chinoises en Algérie afin de produire sur place pour satisfaire le marché intérieur et conquérir les marchés des pays limitrophes et aussi ceux des pays méditerranéens, est également préconisée. Ceci donnera «certainement» une "nouvelle impulsion» aux relations algéro-chinoises et participera à la création d'un partenariat gagnant-gagnant entre les deux pays. Les autorités chinoises sont «favorables» à cette approche et très «ouvertes» et «réceptives» aux propositions algériennes, sachant que l'Algérie est pays stable et solvable, précise-t-on. Des relations forgées dans le combat Si les relations algéro-chinoises sont plus orientées vers les questions économiques, les liens unissant les deux pays remontent aux années 1950. La première génération de dirigeants de la République populaire de Chine (RPC) a accordé un grand soutien à l'Algérie dans sa lutte pour la libération nationale et la Chine a été l'un des premiers pays à reconnaître son indépendance. La chine a été, en effet, le premier pays non arabe à reconnaître le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) en septembre 1958 et les relations diplomatiques entre les deux pays ont été établies le 20 décembre 1958. En 1963, la Chine envoie sa première mission médicale en Algérie. Une tradition qui se poursuit, la dernière mission en date fut la 24ème dont le protocole d'accord concernant son envoi a été signé en mai 2014. En contrepartie, l'Algérie et son appareil diplomatique, dirigé à l'époque par le président Bouteflika, a déployé des efforts importants pour aider la Chine à retrouver sa place légitime aux Nations Unies. Ces efforts ont été couronnés de succès, puisque le 23 novembre 1971, la République populaire de Chine retrouve son siège de membre permanent du Conseil de sécurité de L'ONU. En outre, il existe entre l'Algérie et la Chine une convergence de vues sur «presque toutes les questions internationales» que ce soit au sein du groupe des 77 et la Chine (G77+Chine) ou au sein des fora internationaux. A titre d'exemple, la Chine est, comme l'Algérie, favorable à la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU afin d'assurer une représentation plus équitable au profit de tous les continents, notamment l'Afrique.