Les entreprises algériennes, notamment publiques, «ne sont pas prêtes» à s'introduire en Bourse malgré la nécessité de recourir à cette alternative au financement à travers le Trésor public, a estimé le président de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations en Bourse (COSOB), Abdelhakim Berrah, qui s'exprimait lors d'un séminaire destiné aux experts comptables sur le marché financier en Algérie. En outre, le premier responsable de la COSOB impute cette situation au manque de culture financière et à la défaillance des systèmes managériaux des entreprises algériennes qui se limitent à une administration «procédurale et court-termiste». Par conséquent, l'introduction en Bourse est un processus très compliqué nécessitant un travail en profondeur pour ces entreprises qui avaient toujours bénéficié d'un financement «assuré» du Trésor public ou des banques, a-t-il souligné. Berrah a mis l'accent, dans le même sillage, sur la nécessité de doubler les efforts pour faire évoluer l'entreprise algérienne à travers des coachings et des mesures d'accompagnement afin d'instaurer davantage de transparence et se doter d'un plan de développement qui assure sa pérennité. Une capitalisation boursière «totalement insignifiante » Par ailleurs, huit entreprises publiques algériennes devraient être bientôt introduites en Bourse après avoir obtenu, il y a deux ans, l'aval du Conseil des participations de l'Etat (CPE) pour l'ouverture et l'augmentation de leur capital. Ces entreprises sont : le Crédit populaire d'Algérie (CPA), trois cimenteries du Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica), la compagnie d'assurance CAAR, Cosider Carrières (filiale du groupe public du BTPH Cosider), l'entreprise Hydro-aménagement et l'opérateur historique de téléphonie mobile Mobilis. Mettant l'accent sur l'action du gouvernement pour encourager les entreprises à s'introduire en Bourse, Abdelhakim Berrah a mis l'accent sur le fait que le marché boursier n'est pas uniquement pour celles-ci une source de financement et qu'il leur donnait aussi de la crédibilité aux yeux d'éventuels partenaires, notamment étrangers. Pour rappel, la Bourse d'Alger ne compte que quatre titres cotés : deux publics (la chaîne hôtelière EGH El-Aurassi et le groupe pharmaceutique Saidal) et deux privés (Alliance Assurance et NCA Rouïba). Sa capitalisation, de 15 milliards de DA, est «totalement insignifiante», pour employer les termes utilisés par le président de la COSOB la comparant au PIB algérien, de quelque 18 000 milliards de DA.