Le tableau dressé par l'inspecteur général du ministère de l'Education nationale, Medjadi Messaguem, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, a confirmé les échos qui parviennent aux parents d'élèves et d'une façon plus globale à la population. Le phénomène récurent de la violence au sein et aux alentours de l'école tend à se banaliser. Les cas de violence se comptent par dizaines de milliers et ceux répertoriés en 2014 dans les établissements d'enseignement du pays, sont loin de la réalité. Pourtant, 40 000 n'est pas un petit chiffre. Il faut ajouter à la violence physique, les actes de vandalisme, de rackets encouragés par la circulation et la consommation de stupéfiants ainsi que la consommation d'alcool. Tout cela se passe dans l'école algérienne censée diffusée une éducation au civisme et préparer les citoyens de demain. Evidemment, la tendance à exagérer les faits et à tomber dans l'alarmisme est facile devant les chiffres qui font état des violences à l'école. Ce serait injuste à l'égard de la majorité des élèves et de leurs parents, mais aussi de la grande partie des enseignants et de l'encadrement des établissements scolaires qui ne s'inscrivent pas dans ce cadre, et font tout pour y échapper, pour y remédier et pour combattre les comportements asociaux à l'école et aux alentours. Qui est responsable de la violence qui règne à l'école : l'école elle-même ou la société tout entière ? Il est clair que c'est à partir de la société qu'on été inspirés les derniers cas de vandalisme enregistrés, avec l'introduction de fumigènes au lycée d'Hussein Dey et qui ont été à l'origine d'un incendie. De la même façon, ce qui s'est passé à Baraki porte la signature du comportement des voyous qui règnent en maîtres dans la rue. Il faut reconnaître que l'ensemble de la société par son fonctionnement contribue à entretenir et à alimenter les mauvais comportements voire la violence à l'école. Il y a une culture de la violence qui s'est installée sans que rien ne s'y oppose. Certains troubles à l'ordre public, considérés comme mineurs, comme le tapage nocturne et même les nuisances sonores en plein jour, en violation de la loi, sont tolérés alors qu'ils devraient être punis. Les conduites dangereuses en voiture en ville sont également tolérées pour peu qu'un «bon prétexte» existe : cortège de mariage ou défilé de voitures qui fêtent la victoire d'une équipe de football ou de l'équipe nationale, alors là on suspend l'application du code de la route. C'est la même chose pour les concerts de musique bruyants dans la rue qui provoquent en fait un trouble à l'ordre public, mais quand c'est l'APC qui organise, ça passe, alors qu'il s'agit là aussi d'une violation flagrante de la loi. Les spécialistes qui travaillent sur l'enfance et la petite enfance sont-ils consultés à l'occasion d'activités organisées par les APC à l'intention de cette partie de la population ? Dans beaucoup de cas, ce sont des activités à l'emporte-pièce avec un animateur qui hurle dans un micro et ses hurlements sont amplifiés par des hauts-parleurs alors que son public est tout juste à portée de voix. Tout cela sans aucun contenu pédagogique ou éducatif en tout cas sans impact sur la formation des enfants au civisme puisque c'est de cela dont il s'agit, sachant que les incivilités précèdent les actes violents et agressif en société. Ces choses ont été dites et redites, à la radio, à la télévision, écrites dans la presse, dans tous les médias. Mais sans résultat, pourquoi ? Là est le mystère qui explique que les conditions favorables à la violence dans les écoles sont offertes par la société et non pas produites par l'école elle-même.