L'ex-PDG de Khalifa TV et de Khalifa Airways en France, Djamel Guellimi, a nié, hier devant le tribunal criminel de Blida, toute implication dans la falsification de documents au profit de Abdelmoumène Khelifa. Guellimi est poursuivi pour association de malfaiteurs, faux en écriture, vol en réunion et abus de confiance, des accusations qu'il a niées en bloc. Le prévenu a reconnu avoir travaillé jusqu'à 1993 comme clerc dans l'étude du notaire Omar Rahal, également poursuivi pour le chef d'accusation de faux en écritures publiques et auditionné dimanche par le même tribunal. Il a soutenu qu'après sa démission il a créé une activité, «très rentable», de distribution de médicaments et qu'il ne s'était plus rendu dans l'étude notariale. Mais le président d'audience, le magistrat Antar Menouar, lui a rétorqué qu'il avait soutenu le contraire devant le juge d'instruction lui rappelant également que l'ex-DG de l'agence BDL de Staouéli, Mourad Issir Idir, avait lui aussi affirmé avoir été reçu par lui en l'étude du notaire Rahal Omar en l'absence de ce dernier pour l'établissement d'actes d'hypothèque immobilière pour la famille Khelifa. Des faits qu'il niera en disant que l'étude de Rahal Omar comptait 9 autres employés qui «pouvaient eux aussi falsifier les actes», s'interrogeant pourquoi c'était lui précisément qu'on l'accusait alors qu'il n'y travaillait plus au moment des faits. Issir Idir était revenu dimanche sur ses déclarations devant la police judiciaire et le juge d'instruction. Lors de son audition par le président de l'audience, le juge Antar Menouar, l'accusé a nié les accusations retenues contre lui. Guellimi a demandé au tribunal de faire une expertise pour authentifier la signature apposée sur les actes d'hypothèque. L'audition a porté sur les fonctions qu'il a occupées au sein du groupe Khalifa, à savoir celles de PDG de Khalifa TV et Khalifa Airways en France et de directeur de l'office du groupe. Interrogé sur sa relation avec les responsables qui se rendaient au groupe Khalifa pour différentes raisons, il a reconnu avoir rencontré le frère de l'ancien ministre Bouguerra Soltani «pour un poste au sein de Khalifa TV», ainsi que le frère de l'ancien commissaire de la Banque d'Algérie, Keramane Abdelwaheb, qui voulait «placer sa fille» chez Khalifa Airways, selon ses dires. Il a également parlé de sa rencontre avec le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, qui «s'est rapproché du groupe pour faire la connaissance de Abdelmoumène Khelifa» et de sa rencontre avec des «enfants de responsables pour des postes au sein du groupe». En 2007, le prévenu Guellimi Djamel a été condamné dans cette affaire à 15 ans de prison ferme assortis d'une amende de 14 millions de DA. Au total, 71 accusés (après le décès de 5 autres) sont actuellement jugés dans ce même procès. 21 accusés sont en détention alors que les autres comparaissent libres. Outre la partie civile et les victimes, plus de 300 témoins seront entendus dans cette affaire.