En 2014, plus de 165 000 migrants clandestins avaient débarqué sur les côtes italiennes. Un record qui pourrait être facilement battu en 2015... Les tentatives d'immigration clandestine se multiplient. En moins de 24 heures, 7 opérations de secours ont été menées par les garde-côtes italiens : 941 migrants ont été sauvés dans le canal de Sicile, entre la grande île italienne et la côte de l'Afrique du Nord ». Selon également Jeune Afrique, « pour la seule journée du dimanche 15 février, les secours italiens ont sauvé 2 164 migrants en provenance des côtes libyennes en direction de l'Europe via l'Italie. Une vaste opération de sauvetage au large de l'île de Lampedusa avait permis de recueillir sains et saufs tous les migrants répartis dans douze canots de fortune. Cette journée fut un record puisque la moyenne journalière des derniers mois se chiffre à 400. Deux jours plus tôt, le 13 février, 600 autres migrants avaient été secourus tout près des côtes de la Libye alors que 330 autres ont perdu la vie ». « Cette hausse du nombre de migrants coïncide avec le chaos qui règne comme jamais en Libye, pays dirigé par deux gouvernement rivaux. Les passeurs profitent de cette situation pour multiplier les voyages en direction de l'Europe. Un marché très lucratif pour ces derniers, mais souvent mortel pour les migrants ». Selon les données d'un reportage proposé par Rémi Barroux, journaliste au Monde, « entre 2000 et 2013, 23 258 personnes seraient mortes ou disparues en tentant de gagner l'Europe, a révélé une équipe de journalistes spécialisés dans une enquête publiée sur le site Internet The Migrants Files. « Le nombre considérable d'hommes et de femmes qui sont contraints d'aller chercher du travail loin de leur patrie est un motif d'inquiétude. Malgré leurs espoirs d'un avenir meilleur, ils se heurtent souvent à la défiance et à l'exclusion, pour ne rien dire des tragédies et des catastrophes qu'ils traversent », a déclaré le pape François dans un message aux quelque trois mille délégués de la CIT. Le périple des populations subsahariennes vers l'Europe s'achève de plus en plus dans les pays maghrébins depuis que l'Espagne, la France ou encore l'Italie ont augmenté les surveillances aux frontières. Cela ne plaît pas toujours aux populations locales qui vivent déjà la précarité au quotidien, confrontés à la crise et à la hausse du chômage. Le transport des migrants en mer ne s'apparente même pas à celui que l'on réserverait aux animaux. Des bateaux surchargés, des conditions sanitaires déplorables, aucun gilet de sauvetage et même des incidents sinistres comme le bombardement d'un bateau passeur ou le largage de réfugiés par-dessus bord par les migrants eux-mêmes. Des scènes d'horreur qu'il est bien difficile d'imaginer. Quand les garanties de survie deviennent à peu près nulles des actes de barbarie sont souvent commis. Une tragédie humaine sans nom. Voilà la rançon du pillage des ressources exercées depuis des siècles par les puissances européennes, pillage qui se poursuit au détriment de l'ensemble des populations africaines. (suite et fin)