Le ministère du Commerce a lancé, le 26 avril dernier en présence de plusieurs ministres, du patron du FCE et du secrétaire général de l'UGTA, une campagne nationale « consommons algérien». C'est là une théorie classique de l'éminent économiste anglais Keynes, pour tirer l'offre à partir de la demande. Sur ce sujet, Il nous semble qu'aujourd'hui, la grande priorité nationale qui devait retenir l'attention du nouveau gouvernement issu du dernier remaniement intervenu le 14 mai, car ce n'est que si l'on améliore la régulation économique, le cadre législatif du droit des sociétés commerciales et le management de nos entreprises que ce fameux slogan « made in bladi », qui n'a été qu'un vœu pieux connaîtra une réussite, car l'évolution des marchés n'est plus liée au marché national mais aux performances économiques des entreprises et à leurs capacités sur le marché international en réponse aux attentes des consommateurs en termes de prix et de qualité et de diversité des produits offerts. C'est là où se manifestent effectivement les bases d'une économie politique pour justement réussir d'une bonne politique économique et sociale pour que l'Etat sorte de son rôle actuel l'Etat-providence et de gestionnaire pour s'orienter vers la régulation et le contrôle fonctionnel des marchés, car les entreprises sont les acteurs directs du marché. Pour cela, nous devons plaidoyer pour des entreprises autonomes et stratèges, et l'Etat régulateur basée sur les règles et lois du marché encadrant notamment la concurrence, la compétitivité, l'offre et la demande qui ne peut reposer que sur des bases solides d'une structure industrielle à forte valeur ajoutée technologique. Dans la situation actuelle, l'urgence est bien au contraire dans une seconde révolution industrielle après celle des années 1970, qui est incontournable pour la réussite des politiques socio-économiques et sortir de la dépendance des hydrocarbures pour gagner la bataille de la production et de la productivité avec les fleurons de l'économie : l'industrie et l'agriculture commece fut dans les années 1970 où l'Algérie arrivait à produire presque 28% de son PIB et même à exporter l'excédent. Nous rappelons à cette occasion que l'Algérie était l'un des premiers pays industriels du continent africain. Cette politique va être freinée au milieu des années 1980 et notre industrie a commencé à connaitre des difficultés marquée par des baisses de production et de gestion puisque la part de la production a régressé de 20% à 5% du PIB actuellement et l'utilisation des capacités installées passant de 90% à 55% et le taux d'intégration ne dépassant guère 20%. A ce propos justement, la contribution actuelle très faible de la production et de la productivité de nos entreprises à répondre aux besoins et contraintes induits par les mutations qui affectent la stabilité sociale en matière d'emplois et de pouvoir d'achat où notre modèle de consommation reste fortement dépendant de l'extérieur et soutenu par la rente pétro-gazière quand on sait que l'envergure des importations qui a pris, au cours de ces deux dernières décennies, des proportions inquiétantes alors que l'Algérie étant un des pays les plus dotés en pôles universitaire, en industrie et en agriculture. Il faut développer pour chaque secteur une stratégie spécifique et adaptée aux règles et mécanismes de l'économie de marché dont l'objectif est d'accroitre et de promouvoir en priorité l'offre où notamment, les secteurs public et privé seraient complémentaires se doivent d'être cependant gérés selon les normes modernes et tenus d'être compétitifs. Et depuis, les véritables problèmes de notre économie n'ont jamais été résolus quand on sait que plus de 60% de matières premières et de pièces de rechange sont importées par nos entreprises et un secteur informel qui contrôle aujourd'hui un peu plus de 45% du marché de la consommation. Ce qui engendre dans l'obligation de recourir davantage à l'importation des matières premières et plus d'équipement et pièces de rechange pour produire plus et répondre aux normes de qualité. Ceci dénote que nos entreprises ne sont pas encore parvenues à leur pleine maturité pour se mettre à produire des biens durables et concurrentiels à l'ère de la consommation de masse. Il se pose ainsi, l'incapacité de nos entreprises à suivre et aller jusqu'au bout de leurs concrétisations sur le marché dont notamment, leur faible croissance, leurs faibles performances productives et financières à répondre aux besoins et contraintes induits par les mutations qui affectent la stabilité sociale en matière d'emplois et de pouvoir d'achat. Nous avons donc besoin de corriger les règles du jeu pour un gouvernement des entreprises fort et moderne et une meilleure gouvernance économique pour que nos entreprises accélèrent leur croissance à savoir procéder à des réformes complémentaires ou du moins de mesures correctives d'expression d'économie politique pour une approche nouvelle du rôle de l'Etat dans l'économie nationale pour promouvoir une économie hors hydrocarbures dont notamment : l'organisation, l'orientation stratégique et la régulation économique plus dynamique aux normes et éthiques internationales, qui pourraient éventuellement nous intégrer dans la nouvelle économie et les évolutions mondiales. En effet, aujourd'hui, nous sommes à l'heure de la mondialisation et la globalisation, les rapports se tiennent largement sur les questions économiques, commerciales et financières qui intéressent l'entreprise. Donc, réfléchir en terme international est indispensable en cette ère de compétition impitoyable dont notamment le droit économique occupe aujourd'hui une place de choix dans l'amélioration du climat des affaires et de la qualité de l'entreprise. Un sujet rarement soumis à un vrai débat pour une meilleure stratégie de développement économique et commercial, car nous avons besoin de faire d'énormes progrès dans chaque secteur et chacune de nos entreprises pour axer leur stratégie sur les marchés national et international sur la base des performances, la compétitivité et l'innovation c'est-à-dire à la capacité de développer l'offre afin que l'entreprise retrouve désormais sa vitalité et sa raison d'être de manière de s'oxygéner dans la grande croissance et à lui éviter autant que possible les blocages bureaucratiques pour répondre aux exigences économiques de l'heure. Ce rôle, est décisif dans la structure de l'économie nationale pour restaurer rapidement la croissance et l'investissement productif par une réelle relation en termes de perspectives économique et commerciale internationales en mettant en avant surtout les entreprises industrielles et les compétences. A ce propos justement, un pays développé n'est que le reflet fidèle de la puissance économique et technologique de l'entreprise qui constitue la bonne gouvernance économique et sociale. Dans ce nouveau contexte, notre souhait, est quel rôle de l'entreprise dans la vie économique et sociale devient la première clé de notre politique économiquepour une nouvelle dynamique de développement national est le maillon fort des politiques publiques pour la création des richesses, l'emploi durable et de même pour renforcer le budget de l'Etat en matière de fiscalité ordinaire et de balance des paiements en devises fortes qui constituent la contrepartie du rôle et des efforts de l'Etat. Il est bien évident que le gouvernement, est appelé à relever ces défis par la nécessité d'une stratégie d'entreprise ouverte en amont et en aval, pour développer les exportations hors hydrocarbures. Il va sans dire ouvrir la voie permettant de lever les blocages qui continuent d'entraver l'initiative et l'action économique en Algérie pour redresser la compétitivité pour une meilleure intégration de nos entreprises dans les règles et les mécanismes de l'économie de marché dans un contexte mondial ouvert pour en finir avec une économie subventionnée via la dépense publique. A plus juste raison, lorsque l'on considère que seules les exportations hors hydrocarbures qui peuvent soutenir la croissance, l'emploi et le pouvoir d'achat. C'est dire, on doit éviter les amalgames à l'exemple de la Chine connue pour son idéologie nationaliste, mais à forte économie de marché devenue aujourd'hui la plus grande usine au monde. En résumé tout cela veut dire, le nouveau gouvernement est aujourd'hui plus que jamais amené à prendre en compte la rente pétro-gazière comme une source de production et de technologie aux grands enjeux de la stratégie d'ouverture sur le monde afin de conquérir les espaces géoéconomiques susceptibles de garantir l'avenir du pays et de ses enfants ainsi des générations futures. Dès lors sera-t-il question à la lumière de ces imperfections et ces déficiences de revoir dans la logique des règles et mécanismes de l'économie pour engager de vraies réformes de fonctionnement de l'économie nationale et de l'administration pour parler désormais d'un modèle de croissance économique en Algérie se basant sur le droit économique et commercial universels des sociétés .Et par conséquent, la réhabilitation des valeurs de l'entreprise qui se fondent sur le marché, l'initiative, liberté d'action, l'obligation de résultat ,l' efficacité économique, l' ouverture sur les investissements directs nationaux et étrangers et enfin, une plus grande relation de management avec les décisions et l'économie d'entreprise. Pourquoi ? Parce qu'on a détruit les motivations de notre élite intellectuelle et nos cadres, voire l'esprit d'entreprise et les valeurs du travail ne se manifestent guère en Algérie. M'hamed Abaci (Suite et fin)