,Luis Suarez ne participera pas à la Copa America (11 juin-4 juillet) : abasourdi, l'Uruguay n'a pas encore digéré la longue suspension imposée par la FIFA à l'attaquant aux dents longues mais au Chili la Céleste pourra tout de même compter sur son «Matador», Edinson Cavani, au sommet de son art. Beaucoup de choses ont changé pour la sélection nationale uruguayenne depuis sa victoire en finale de la Copa America 2011 en Argentine face au Paraguay (3-0), avec des buts spectaculaires de Suarez et de Diego Forlan (doublé). Forlan, alors fort de son statut de meilleur joueur du Mondial-2010, quand son équipe s'était hissée en demi-finale en Afrique du Sud, a annoncé sa retraite internationale en mars. Le capitaine Diego Lugano, pilier de la défense céleste, officie lui en Suède et n'a pas été retenu par le sélectionneur, qui lui a préféré Diego Godin, de l'Atletico Madrid. Mais pour les supporteurs uruguayens, un seul nom revient en boucle : Suarez. Luis Suarez. Le «Pistolero», qui célèbre ses buts comme un acteur de western. Le joueur acharné qui ne renonce jamais à un ballon. Le n°9 qui forme désormais un trio assassin avec Lionel Messi et Neymar au Barça, avec qui il vient de marquer un but lors de victoire barcelonaise (3-1) contre la Juventus Turin en finale de Ligue des champions. L'idole uruguayenne a écopé d'une suspension de neuf matches en sélection pour avoir mordu l'épaule de l'Italien Giorgio Chiellini lors du Mondial brésilien, l'an dernier, où la Céleste a été sortie en huitièmes. Détenteur de quinze trophées continentaux, un record, l'Uruguay est talonné au palmarès par l'Argentine de Messi (14 victoires), l'équipe donnée grande favorite par le directeur technique céleste Oscar Tabarez. «Mais nous allons tout donner, en sachant bien ce que nous défendons», a-t-il affirmé. Pour le capitaine Diego Godin, «l'Uruguay est dans une bonne période, c'est une grande équipe, une grande sélection», mais fera «profil bas» sans se croire favori, même si le groupe est «confiant» avant son départ pour le Chili. «Nous sommes une sélection très forte parce que nous sommes l'équipe championne qui va défendre son titre», a-t-il souligné. Interrogé, comme à chaque contact avec la presse, sur l'absence de l'attaquant barcelonais, il a affirmé qu'il fallait «oublier Suarez», bien qu'il soit un joueur «fondamental» pour la sélection. «L'absence de Luis, on ne va pas se mentir, est importante. C'est un leader dans et hors du terrain» et «il est dans une période spectaculaire», a commenté le défenseur. Les défis de Cavani Marqués par d'autres absences notables, comme celle de Martin Caceres, de la Juventus de Turin, blessé, l'Uruguay et les Uruguayens misent sur l'attaquant Edinson Cavani, qui vient d'offrir la Coupe de France à son club du Paris Saint-Germain (1-0 face à Auxerre). Edi Cavani, le «Matador», vit l'un des meilleurs moments de sa carrière. Et lors d'une récente interview dans la presse sportive uruguayenne, il a résumé son état d'esprit - et d'une certaine façon, celui également de Suarez - avant la Copa chilienne (11 juin au 4 juillet). «Il y a quelques semaines, nous nous sommes croisés avec Luis pour un match contre Barcelone et nous avons discuté à la sortie. Je lui ai dit en plaisantant : «Et maintenant Edi va devoir tout assurer». Et on a ri. Il faut en rire, on n'a pas le choix. Ce sont des choses qui arrivent dans le football et aujourd'hui, il me revient, en tant que l'une des références de l'équipe, d'occuper cette position. Et d'en assumer la responsabilité». Tout est dit. Cavani cherchera à être la machine à marquer de l'Uruguay au Chili, dans un tournoi qui sera privé, par la faute de Suarez, de la FIFA et du destin, de l'un des plus beaux spectacles du football actuel, voire s'opposer dans la même compétition à l'étoile Messi, le Brésilien Neymar et le «Pistolero» Suarez, dont le jeu explosif galvanise les coéquipiers. Et les tribunes. R. S.