Des avocats ont attribué, hier, au tribunal criminel près la cour de Blida la qualité de «victimes» à leurs clients, accusés dans le procès Khalifa d'«abus de confiance, d'escroquerie et d'usage de faux», plaidant auprès du juge leur innocence. Intervenant pour son client Adda Foudad, ancien directeur de l'école de la police d'Aïn Benian (Alger), l'avocat Belkhiter Abdelhafid a estimé que son mandant a été «victime», remettant en cause, la qualification des accusations qui ne correspondaient pas, dit-il, aux «actes reprochés». Son client a été poursuivi pour «abus de confiance, escroquerie et usage de faux». Bendahou Athmane, qui plaidait la cause de Belkebir Mohamed, s'est interrogé devant le juge sur les faits ayant permis au procureur de prononcer une peine à son encontre. «Il est pour le moins étonnant de porter l'accusation de trahison, alors qu'il n'y avait pas en face une victime de cette trahison», soutient l'avocat. Il appuie, dans ce sens, que son client «devrait être entendu en tant que témoin et non en qualité d'accusé». Insistant sur l'«inexistence» d'éléments pouvant condamner son client, l'avocat a qualifié l'enquête de «superficielle». Pour Debbi Sid Ahmed, qui a défendu le comptable de la promotion et de gestion immobilière de Rélizane, son client avait effectué les placements d'argent sur une décision émanant du premier responsable de l'Office. L'avocate Ouali Nacera, qui a plaidé la cause de Benhendi Mustapha, a estimé que ce dernier était «plutôt une victime» dans le sens, a-t-elle expliqué, où le crédit dont avait bénéficie l'entreprise auprès de Khalifa Bank a été accompli en «total respect de la réglementation». Pour Oukil Mustapha, avocat de Bousebaine Rabah, ex PDG de l'EPLF Blida, il est «incompréhensible de transformer un crédit bancaire dûment accordé en une accusation de corruption». Portant son avis sur le déroulement du procès, le même avocat s'est étonné de voir la justice s'intéresser à ceux qui ont déposé de l'argent chez Khalifa Bank et non pas à ceux qui ont pris de l'argent. Dernière à intervenir dans la séance de la matinée, Amel Boudjellal a plaidé l'innocence de son client, Berkat Benghechir, ancien responsable financier à l'OPGI de Relizane. L'avocate a estimé que le dépôt de l'argent à Khalifa Bank (agence d'Oran) «n'était pas une décision personnelle» de son client, qui s'est soumis, a-t-elle précisé, «à l'autorité de son directeur général qui n'a pas avisé le conseil d'administration de l'Office». S'agissant de l'accusation d'«abus d'influence», l'avocate a relevé qu'il «n'existait aucun élément prouvant un abus d'influence». L'avocate Ouali Nacera, défendant Bensouda Samira, ex-directrice du bureau d'Alger de Khalifa TV, a estimé que sa cliente avait appelé le liquidateur pour restituer la voiture de l'entreprise, ajoutant ainsi qu'elle «n'avait pas l'intention de la garder chez elle».