Baucoup de monde hier à l'aéroport international d'Alger : les membres de la communauté nationale établie à l'étranger commencent à arriver «au pays pour passer le mois de Ramadhan», lance un préposé d'Air Algérie à l'enregistrement. A leur arrivée au hall de l'aéroport, les émigrés sont accueillis par leurs familles, heureuses de ces nouvelles rencontres en perspective du mois de Ramadhan. La plupart d'entre eux viennent des pays d'Europe, mais il y a également ceux qui ont fait le voyage depuis les Etats-Unis ou le Canada. «Cela fait deux jours que je n'ai pas dormi car je viens d'Atlanta, aux Etats-Unis, et j'ai dû faire escale à Paris avant d'atterrir ce matin à l'aéroport d'Alger», raconte Samir, qui vient passer le Ramadhan dans son quartier de Bouzaréah, sur les hauteurs de la capitale. Il sont nombreux à avoir quitté Paris, Marseille, Doha, Londres, Barcelone ou encore Le Caire pour rejoindre venir passer le mois de Ramadhan avec leurs proches en Algérie, dont certains membres scrutaient avec une grande impatience le tableau des arrivées. Les arrivées se succèdent et les Algériens d'Allemagne et de France se mêlent au hall central des arrivées de l'aéroport et sur les quais en attente de taxis ou de leurs proches pour rejoindre leurs destinations finales. Tous sont unanimes à déclarer qu'ils préfèrent «passer le Ramadhan en Algérie, comme chaque année», pour certains d'entre eux. Hafid vient de Paris, avec un caddy débordant de valises. Il dit qu'il a programmé son congé annuel spécialement pour passer le mois du Ramadhan avec sa famille. A une question sur les motivations à regagner le pays en cette période, ils répondent tous qu'ils ne manqueraient «pour rien au monde l'ambiance particulière du Ramadhan au bled (pays)». «Bien sûr qu'à l'étranger, il y a une forte communauté musulmane avec laquelle on peut passer ce mois, mais il n'y a rien de mieux qu'une rencontre chaleureuse avec les membres de la famille lors des longues veillées qui durent toute la nuit», souligne Salim, accompagné de tous les membres de sa famille. Même vivant durant 20 ans à Paris, un autre Algérien avoue que ce n'est pas la première fois qu'il vient passer le mois sacré avec sa famille dans son village à Médéa. Saïd a expliqué que malgré la présence d'une forte communauté musulmane en France où il vit, il ne peut pas envisager d'observer le jeûne ailleurs que dans son pays. Tous ces Algériens ont un point commun : ils veulent tous partager les saveurs uniques des soirées du Ramadhan. Ils estiment tous qu'ils ne peuvent pas retrouver cette ambiance familiale à l'étranger car ce n'est qu'en Algérie qu'ils peuvent retrouver les «sensations d'antan». Nombreux sont ceux qui considèrent qu'ils ont de la chance de passer le mois du Ramadhan avec leur famille et des amis. Les membres de la communauté nationale à l'étranger trouvent d'autant plus légitime de rentrer au pays en cette période que le Ramadhan coïncide avec les vacances scolaires et la période estivale, propices pour les visites familiales. Il y a même des parents qui font remarquer que leurs enfants commencent à pratiquer le jeûne au pays avec leurs grands-parents, ce qui donne à cette étape de leur vie une saveur particulière. Les moins chanceux d'entre-eux auront au moins la possibilité de passer quelque jours du mois sacré parmi leurs proches, avant de fêter l'Aïd en Algérie.