Le grand match ou plutôt la finale entre Hannachi et ses supporters ne semble pas cracher son verdict. L'un persiste et signe, les autres campent sur leur position. Le club lui fait la «Une» des journaux. Sur quelle valeur faut-il miser ? Qui aura le dernier mot ? C'est la question qui perturbe le climat et fausse tout commentaire. Le monde sportif national s'interroge : jusqu'où ira Hannachi ou jusqu'où iront les supporters ? Qui sera le vainqueur ? Et les dirigeants dans tout ça ? Les joueurs, eux, loin de ce climat attendent tranquillement le coup de sifflet final de cette bagarre verbale. En attendant, cette image nous renvoie vers la qualité du niveau du professionnalisme que tout le monde chante. «Un club n'est la propriété de personne... Une assemblée générale est la seule à décider du maintien ou du renvoi de son président, mais lorsque ce dernier s'accroche aux couleurs du club, il devrait lâcher les cordes et se mettre de côté pour laisser le club vivre sa vie», a souligné O. Terzi. Et d'ajouter, chez nous, on dit souvent «un arbre s'appuie sur des arbres, et un homme sur des hommes.» La dernière conférence-débat du comité de sauvegarde de la JSK, tenue à l'université Mouloud-Mammeri et animée par Mouloud Iboud, ancien capitaine emblématique de la JSK, a été une énième occasion pour souligner, que le comité de la sauvegarde de la JSK n'a pas de problèmes personnels avec Mohand-Chérif Hannachi, mais il tient plutôt à dénoncer sa gestion qu'il qualifie de désastreuse. «Nous sommes là parce que la JSK traverse, depuis quelques années, des moments difficiles que nous n'avons pas pu supporter, et d'avouer que c'est un engagement de tout le comité. Si Hannachi quitte la JSK le matin, un investisseur arrivera le soir». Pour Me Meriem Salah, ancien avocat de la JSK, «Hannachi ne pourra pas ouvrir le capital de la JSK sans l'assemblée générale. Il veut procéder à l'ouverture d'actions sous le manteau, ce qui est illégal. Même les supporters de la JSK peuvent acheter des actions s'ils le souhaitent. Sur le plan administratif, je ne dirais pas que la JSK est mal organisée, mais elle n'est pas du tout gérée, ce qui est plus grave. Voilà à quoi se résume la vie de notre football. Quel triste spectacle. Un spectacle qui assombrit et qui explique la difficile mutation de notre championnat, souvent cité comme objectif immédiat. Mais l'araignée qui tisse sa toile sur cette cible ne cédera pas tant que les intérêts des uns et des autres ne seront pas mis à plat dans une transparence la plus totale. En attendant, les vieux de la vieille s'interrogent sur ce mal, qui range nos clubs. Un mal qui n'avait jamais porté atteinte à l'image de notre football. De quoi sera faite la saison prochaine ? La réponse, il faudrait peut-être la chercher dans cette marre d'intérêts. Aux médias, à nous de mettre en débat, ce dossier et d'arrêter d'interviewer et d'inviter sur les plateaux de radios et télévisions ceux ne qui ne savent pas convaincre. Ceux qui évoquent des projets durables, lesquels n'ont jamais terminé une saison. Chacun évolue selon ses intérêts, depuis le joueur jusqu'au pilote. Tout le monde sait que notre football devra quitter ce terrain sablonneux pour se hisser au niveau professionnel. Les responsables, ceux qui tirent vers le bas notre football, devront bien un jour rendre des comptes, l'image de la FIFA est une forte référence qui alerte plus d'un. Au forum d'El Moudjahid, organisé le 7 juin écoulé, Norredine Saâdi, cet entraîneur qui comptabilise 33 ans dans le mouvement sportif a confié quelques impressions aux médias présents à cette rencontre, sur ce qui secoue quelques clubs. Il évoque l'instabilité des entraîneurs : «Qui sautent à chaque mauvais résultat comme un fusible, je dis que cet esprit de jouer la «championite» coûte que coûte est faux... On doit apprendre à construire, à se structurer et à travailler sur le moyen et le long terme, en ayant surtout beaucoup de patience. Qui sème le vent récolte la tempête, dit-on». La saison qui s'est clôturée ou encore les précédentes n'ont pas encore élevé le niveau professionnel attendu, le cafouillage résonne et laisse couler une certaine inquiétude quant à la stabilité de quelques clubs. Pour Norredine Saâdi : «La compétence existe bel et bien.» Ne dit-on pas «les années nous viennent sans bruit et que l'histoire nous prouve que seuls ont fait de bonnes révolutions ceux qui n'avaient rien à y gagner.»