Est-ce la fin de la léthargie que vit depuis des années le secteur des transports dans notre pays avec l'avènement de Boudjema Talai à la tête du ministère ? La réponse est à chercher dans les dernières sorties de ce nouveau membre du gouvernement et gestionnaire au long cours de différentes et nombreuses entreprises publiques économiques stratégiques. Partout où il est passé, il n'a fait que lancer des pavés dans la mare. Plusieurs de ses proches collaborateurs et ceux des structures de wilaya ont été éclaboussés. Certains risquent même de voir leur avenir de responsable compromis. Et pas que, puisque les animateurs des entreprises publiques et privées en charge de différents projets socioéconomiques liés au transport routier, maritime, aérien et ferroviaire, les transporteurs dans divers segments et ceux des logistiques ont également eu droit au chapitre des récriminations du ministre. En visite de travail hier dans la wilaya de Annaba, ce dernier a réitéré sa volonté de laisser en bordure de route tous ceux inaptes à suivre sa cadence de travail ou qui tenteraient d'utiliser des subterfuges pour justifier leur incompétence. C'est dire toute la détermination qu'il envisage mettre en application dans le cadre de sa stratégie nationale sous forme d'une feuille de route pour organiser son secteur. C'est ce qu'il a annoncé lors d'un point de presse qu'il a animé au siège de la wilaya, Boudjema Talai a également confirmé l'acquisition d'un certain nombre de navires destinés au transport des voyageurs inter wilaya côtière. Il devait par la suite s'exprimer sur le site de la nouvelle aérogare Rabah-Bitat où il a écouté les explications fournies par le représentant du bureau d'études en charge de la réalisation de cette infrastructure socioéconomique. Aussitôt achevée l'intervention de ce dernier, le ministre a donné libre cours à la colère qu'il paraissait retenir difficilement. Et pour cause, entamés depuis 2006, les travaux ne sont toujours pas achevés malgré les multiples mises en demeure des ministres qui s'étaient succédé à la tête de ce département. «Poulailler, tas de ferrailles, hangar, structure de transport obsolète» ont été les superlatifs qu'il a utilisés pour exprimer son mécontentement à son interlocuteur du moment. «Il est indispensable que cette aérogare soit opérationnelle le mois de septembre prochain et ce, même s'il reste encore des travaux à réaliser. Au vu de la maquette présentée sur l'aménagement extérieur il y a lieu de revoir à la hausse le nombre de parkings autos. Il ne faut pas oublier que la capacité d'accueil de la structure est de 700 000 voyageurs/an extensible à 1 million/an. Je dois dire que telle que présentée, cette infrastructure est indigne d'une wilaya de Annaba qui aspire à un grand développement économique» a-t-il martelé. L'on était loin des jérémiades de Amar Ghoul son prédécesseur pour qui, tout allait bien même là où ça va mal. C'est sur le même ton péremptoire que Boudjema Talai s'est adressé à sa collaboratrice de Annaba. Il lui a enjoint de procéder sans délai au règlement des 146 millions de DA dus au Groupe des entreprises publiques de construction (Grepco). «Ils ont fait du bon travail. Ce groupe doit être payé. D'autant qu'il s'agit d'entreprises algériennes», a argumenté le ministre. Il faut dire que cette infrastructure routière prévue pour accueillir 2 millions de voyageurs/an est totalement achevée. Elle devrait être mise en service aussitôt mis en place les équipements nécessaires à ses activités». Au titre de 3e et dernière étape de sa visite, le ministre s'est rendu au port de Annaba où il a pris connaissance des chiffres et des lettres en relation avec le développement des activités de cette entreprise publique économique. En pleine essor, elle se prépare à des perspectives d'offres de service beaucoup plus important qu'ils ne le sont actuellement. Notamment avec le dragage des deux darses qui permettra l'entrée de gros navires à fort tirant d'eau. Objectif également réalisable à la lecture des nombreux contrats de partenariat à l'exportation des produits pétrochimiques signés avec Qatari Pétrolium, Fertial, Asmidal et Ferphos. Il y a également ce projet d'extension du port de Annaba pour lequel le président-directeur général de l'entreprise du port de Annaba, Ahmed Djebar, tente d'obtenir une autorisation de programme. « Si ce projet doit être réalisé, il le sera sur fonds propre de l'entreprise. Cependant, il est nécessaire de le déplacer vers un autre site que celui que vous proposez actuellement synonyme de plus grande asphyxie de la ville. Pourquoi pas à Sidi Salem ou un peu plus loin dans la wilaya de El-Tarf» a estimé le représentant du gouvernement.