Annaba est sans wali depuis bientôt 4 mois. Depuis précisément l'accident cérébral vasculaire suivi du décès cette fin de mois de décembre 2014 de ce commis de l'Etat. La wilaya était déjà, depuis deux années, confrontée à la vacance du poste de chef de daïra de la commune chef-lieu en charge également de celle de Seraïdi. Cette situation s'est négativement répercutée sur le développement local avec une démobilisation presque générale des membres de l'exécutif de wilaya et autres responsables en charge de tel ou tel autre secteur socioéconomique. Faute de suivi rigoureux comme ceux que le défunt wali Mohamed Mounib Sandid effectuait quotidiennement, de nombreux projets en chantier activent au ralenti ou sont tout simplement suspendus. Les prises de décision pour solutionner les problèmes à l'origine de ce ralentissement parviennent tardivement sur le terrain. Prévue pour le début de l'année 2015, l'inauguration du Centre anticancer implanté dans l'enceinte de l'hôpital universitaire de Annaba a été reportée à une date indéterminée. Déjà affectés à cette structure après avoir été prélevés de leur unité respective, des dizaines de praticiens notamment des oncologistes et agents paramédicaux sont dans l'oisiveté au grand dam de milliers de cancéreux des régions de l'extrême est du pays comme outre Annaba, celles de Tébessa, Souk-Ahras, Guelma, El-Tarf qui attendent avec impatience l'ouverture de cet établissement hospitalier spécialisé. Ce qui représente pour eux, la fin d'un calvaire fait de longs et coûteux déplacements à Constantine ou à Ouargla. Ils leur sont imposés pour prétendre subir une séance de chimiothérapie ou autre consultation spécifique à leur état de santé. Il n'y a pas que ce projet qui souffre du retard généré par l'absence d'un wali et la démobilisation de la majorité des cadres de différentes administrations publiques. Tous les secteurs semblent s'être positionnés dans l'attente de la désignation d'un nouveau premier magistrat de la wilaya. Celui des investissements vient en tête de liste avec le gel de milliers de postes de travail. De par ce qu'il représente comme facteur de développement local, ce dossier tenait à cœur le wali. Selon des sources proches du cabinet de la wilaya, le défunt avait bataillé dur à Alger au niveau des différents ministères concernés. Il avait réussi à mobiliser les moyens nécessaires à la matérialisation d'un projet de promotion immobilière privée de 5 000 logements. Il avait impliqué la direction du Calpiref pour préparer le lancement des travaux de cet autre projet. Tout était pratiquement prêt y compris l'invitation à adresser au ministre de l'Habitat pour présider une cérémonie officielle d'inauguration dès la première semaine de janvier 2015. Il n'en a rien été. Ce projet comme 14 autres d'investissement sont en souffrance dans l'attente d'un coup de fouet que seul un wali de l'envergure de Mohamed Mounib Sandid est en mesure de donner. Ils sont porteurs de richesses et de création de postes de travail. Il y a ceux inscrits depuis plusieurs années. Les travaux concernant certains projets ont été lancés. A l'image de la nouvelle aérogare Rabah-Bitat dont la réalisation semble peser un sérieux problème. Presque une décennie après le démarrage des travaux, cette infrastructure n'est toujours pas achevée. Rien ne dit qu'elle le sera incessamment. C'est aussi le cas de la gare routière flambant neuf en bordure de la RN44 et à hauteur de la cité du 1er Mai de la commune El-Bouni. Pourtant, tout paraît avoir été fait, y compris les quais de stationnement, les espaces verts, l'entrée et la sortie... «Il reste encore quelques travaux à réaliser au niveau de l'accès principale et la sortie. Sinon tout est prêt pour la mise en exploitation de cette gare d'une capacité d'accueil de 2 millions de voyageurs/an», a indiqué un des techniciens interrogés sur le site. Et si du vivant du wali, les travaux allaient bon train avec des ouvriers présents en permanence pour l'achèvement de ce qui reste comme travaux, ce n'est plus le cas ces derniers mois. D'autres projets inscrits n'ont toujours pas été entamés. Il y a ceux dont les travaux ont été lancés puis, pour des raisons qui restent à déterminer, ont été suspendus. Chargé d'assurer l'intérim de wali, le secrétaire général de la wilaya tente, tant bien que mal, d'amener les uns et les autres à activer sur le terrain. Tout porte à croire qu'il n'est pas entendu. Ce qui n'a pas empêché l'installation officielle hier dimanche de la cellule d'écoute. Elle intervient au moment même où la population de la wilaya de Annaba est privée de lait en sachet pour cause de grève générale des travailleurs revendiquant une révision des salaires et de meilleures conditions de travail. Grève également au Groupe d'entreprises de construction (Grepco) Annaba et à l'entreprise Batenco où les salairés revendiquent le versement de leurs salaires impayés depuis des mois.