Enveloppées de leur cortège de traditions, les réjouissances du mois sacré du Ramadhan sont toujours aussi vivaces à Annaba. Cet événement calendaire qui durera tout un mois est aussi l'occasion pour les familles de goûter aux plaisirs qu'offrent les longues veillées. Que ce soit en bordure de mer, au centre-ville sur le cours de la Révolution ou ailleurs, l'ambiance est à la fête. Elle se caractérise par un riche programme. S'y mêlent musiques et chansons du terroir, celles à destination des jeunes ayant pour auteurs des artistes de renom, des troupes ou groupes de jeunes chanteurs et musiciens venus d'autres régions du pays et même de l'étranger. De la plage Aïn Achir jusqu'à celle du lever de l'aurore, sur le cours de la Révolution en passant par les quartiers et cités, tout est fait pour faire oublier les dures journées du jeûne. La musique et la chanson citadines figurent en bonne place dans cette animation. Les hauteurs de Seraïdi sont sollicitées par des dizaines de familles fuyant la ville à la recherche de fraîcheur. Les soirées organisées battent la mesure des arrivées de milliers de familles qui s'installent sur le sable de l'une ou l'autre plage après le ftour. Toute cette animation se passe sans aucun incident, les délinquants ayant disparu sous la pression des policiers chargés de veiller au respect de l'ordre public. A la huitième soirée de ce Ramadhan, rien n'est venu perturber le calme qui règne. Il permet aux femmes et enfants de goûter au plaisir des crèmes glacées et aux hommes à celui du thé à la menthe et aux gâteaux traditionnels. Le va-et-vient incessant des promeneurs sur le grand boulevard en bordure de mer, les uns à la recherche de la brise marine, les autres à la recherche de l'âme sœur crée une autre animation. Ce qui attire également nos émigrés qui retrouvent tous les ingrédients d'un Rama-dhan bien de chez nous qu'ils ne trouvent nulle part ailleurs. Et lorsque, aux féeries des veillées du Ramadhan qui précèdent la prière du Tarawih avec tout ce que cela sous-entend de piété, foi et spiritualité, s'ajoutent la musique et la chanson citadines, c'est le bonheur pour tous. Et comme si toute cette animation ne suffisait pas, voilà que depuis ce dernier jeudi et jusqu'au 3 juillet prochain, Annaba vivra au rythme de la musique et de la chanson citadines. Cette manifestation arrive à point nommé pour faire sortir la quatrième ville d'Algérie de sa léthargie culturelle. Le programme élaboré par les organisateurs est un ensemble de sons et de chansons de plusieurs régions du pays et de pays riverains de la Méditerranée. Il fera certainement le bonheur des mélomanes d'ici et d'ailleurs qui s'abreuveront au rythme des différents styles de musique où le malouf, chaabi et le medh se disputeront la place d'honneur de ce festival. Ça ne peut pas être autrement quand c'est la diva du haouzi qui ouvre la manifestation avec les élèves de l'école de musique et de danse « Hassen El Annabi » sous la conduite de Rym Hamida, suivis des chanteurs malouf Salah Benini et Bibi et ses variétés. Y participent, entre autres, des musiciens et chanteurs venus du Maroc et de Tunisie. Durant 10 jours donc, le théâtre Azzedine-Medjoubi va faire l'événement. Musicalement et vocalement, les artistes réaliseront un play-back sur tout ce qui a trait à la musique et à la chanson citadines. Tour à tour, qu'ils soient de renommée artistique internationale, nationale ou régionale, les artistes promèneront leur voix et le son de leurs instruments dans les plus pittoresques coins du malouf, chaabi et andalou. La liste des artistes et troupes appelés à se produire est longue. Y sont cités Abdelmadjid Meskoud, Mourad Djaafri, Brahim Bey et Didine Kerroum dans l'un ou dans l'autre style Malouf, Chaaba, Andalou. Egalement au programme, le Haouzi de Leila Ben Merah (Tlemcen), Soraya Sbiri (Constantine) et Nassima Chaabane (Blida). Le Malouf succédera avec les violons de Kamel Bouda (Constantine), la troupe El Kortobia de Souk Ahras, El Motribia de Biskra, Rasd Ou Maya de Skikda, celle de Annaba Kamel Benani. Les variétés ont leurs représentants avec en tête de liste la chanteuse Naima Ababsa. Venant du Sud profond (Tamanrasset), la troupe Asta de Tamanrasset se produira en targui alors que le chanteur H'sinou de Béjaïa rappellera au public les profondeurs des monts du Djur-djura avec son répertoire de chansons kabyles. Toutes ces apparitions lyriques seront certainement à la mesure des attentes d'un public impatient de renouer avec les soirées spécifiques à Annaba. Irisée de mille couleurs et nuances, chaque note de musique, chaque parole de chanson devraient se transformer en féerie. L'on s'attend au mariage de la musique aux textes des chansons pour créer une atmosphère qui évite à la fois le piège de l'émotion et celui de l'animation pour simplement créer une ambiance ramadhanesque.