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Les présidents changent, le système perdure (II)
Publié dans La Nouvelle République le 02 - 08 - 2015

Le mandat de ce président, arrivant à terme, n'aura apporté rien de bon : recrudescence du racisme, de la violence, violation des droits humains, démagogie, ingérences dans les affaires intérieures des Etats et provocations de conflits internationaux; et comble d'ingratitude, il discrédite son prix Nobel de la paix, ô combien dévalorisé. L'intégrité et la rationalité des politiciens et des historiens prendront soin d'établir un bilan contrasté, à l'instar de ses prédécesseurs... car il n'a pas représenté le changement attendu et une ligne digne du peuple américain.
Ce rapport n'a pas droit à l'oubli, le fait que plus de 500 000 sionistes habitent actuellement dans plus de 150 colonies qu'Israël a construites depuis l'occupation, en 1967, des territoires palestiniens, en Cisjordanie et à Qods oriental ; or, les Nations unies et une grande majorité de pays qualifient d'illégitime la colonisation israélienne. Selon le discours d'Obama, «les grandes nations ne doivent pas intimider les petites » : or, il semble que le Président américain ait oublié, par exemple, le blocus économique imposé par son pays à Cuba depuis 1962 et qui dure depuis 52 ans. Le président Obama, le 23 Février 2011, sortant de son silence, constatant la Libye en proie à la violence sanglante et à l'insécurité, avait exigé des autorités libyennes qu'elles respectent les droits humains. De hauts responsables américains ont indiqué à l'agence Reuters, le 30 mars, que le président Obama avait signé, dans les dernières semaines, un décret confidentiel autorisant des opérations secrètes de la CIA en Libye pour soutenir des insurgés. Le pays faisait face à une soudaine rebellion populaire organisée par des opposants internes au régime du président Kadhafi, déterminés à mettre fin à son règne, avec l'aide de groupes d'islamistes armés et mercenaires fanatiques. Les options déjà envisagées par Washington, avec Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron incluaient de coordonner leurs actions en vue de stopper toute progression des forces loyalistes et la répression régnante. Prenant la suite de la coalition dirigée par les Etats-Unis, l'Alliance atlantique assurait déjà depuis plusieurs jours deux autres missions : le contrôle de l'embargo sur les armes et l'imposition de la zone d'interdiction aérienne. Le chaos, instauré militairement par l'OTAN, qui en résulte, fait émerger une nouvelle coalition d'intérêts tribaux, dont les délégués représentés au sein d'un CNT dans un pays menacé de démembrement, ont à mal à rétablir l'autorité et la sécurité dans le pays. Cela cause préjudice au développement soutenu de son économie (IDH le plus élevé d'Afrique) et à la poursuite d'une coopération utile à l'essor de l'Afrique. Personne n'a le droit d'intervenir dans les affaires intérieures d'un Etat souverain ni de le déclarer sans fondement, comme menace pour sa sécurité nationale ; le décret exécutif extrêmement honteux d'urgence nationale pris par Obama, le 9 mars 2015, en déclarant que « la situation au Venezuela représente une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique étrangère des Etats-Unis ». Ce qui n'est pas sans nous rappeler la décision ordonnée par Reagan, il y a plus de trente ans, de déclencher la guerre des Contras contre le Nicaragua dans les années 80. Cette décision, extrêmement hypocrite est en plus une violation flagrante du droit international : Il s'agit bien d'une menace d'user de la force contre le Venezuela, et en même temps une incitation pour les valets vénézuéliens de poursuivre leurs efforts pour déstabiliser le pays. Aux Etats-Unis, le poids réel des organisations sionistes est à la fois considérable et incommensurable et leur influence se fait sentir, sinon voir, dans chaque secteur critique de la société américaine. L'AIPAC (American Israël Public Affairs Committee) et l'ADL (Anti-Defamation League) sont seulement les plus connus au sein d'un réseau d'organisations politiques puissantes qui fonctionnent pour le compte d'Israël (base militaire américaine off shore) et définissent efficacement les paramètres de la politique américaine au Moyen-Orient. Alors qu'ils constituent une minorité de six millions de Juifs en Amérique, leurs capacités organisationnelles, leur dévouement à la cause sioniste et leur empressement à utiliser leur richesse considérable pour promouvoir ce qu'ils perçoivent comme les intérêts d'Israël, compensent plus qu'il n'en faut n'importe quelle infériorité numérique dans une nation de 300 millions d'individus. En continu, les lobbies relais judéo-sionistes s'activent dans le monde à inféoder toute velléité nationale s'inspirant des valeurs universelles. L'islamisme radical s'avère un outil propice à infléchir la politique intérieure des Etats, attisant le communautarisme, au mépris de toute légalité. Les USA, Etat foncièrement agressif et dominateur, n'ont pas toujours été cette grande « démocratie respectueuse des droits humains » : le soutien constant, inconditionnel, que les USA ont toujours apporté aux pires dictatures (Franco, Suharto, Sig Man Ree, Pinochet, Salazar, Batista, Somoza, Duvalier, Mohamed V, Shah d'Iran, Colonels grecs, Argentins , Brésiliens,...) et leurs crimes par millions, en Irak et ailleurs, ne sont pas des détails sans importance. L'Onu garde un teint colonial, en dépit de ses engagements pacifistes, depuis le dernier partage du monde opéré au dépens du droit des palestiniens à leur autodétermination, ne réussissant pas à se dégager de l'emprise du sionisme juif qui abuse des organisations et mine les relations internationales. S'incrustant dans les rouages institutionnels (UE, OMC , FMI, Banque Mondiale ...), investissant les secteurs-clé de la vie politique et économique, les ramifications sionistes infiltrent insidieusement les réseaux sociaux (CIA, MI6, Mossad ...), usant d'ingéniosité et de corruption à cette excroissance. Le mécanisme de relais n'épargnera pas les couches sociales défavorisées pour faciliter la création d'opportunités de spéculation à grande échelle (trafic de drogue, fausse monnaie, contrebande d'armes, sabotage, tractations illicites ...) ; les méthodes d'ingérence et d'instrumentation des interventions se font plus sophistiquées, depuis la mise sous contrôle des marchés financiers et des médias, pour plus d'impact et obligation de résultat sur des cibles très diversifiées. Les services de sécurité des pays ont fort affaire pour prévenir les déconvenues, en matière de défense d'intégrité et de souveraineté. Les connexions multiformes sont d'un trait mafieux. Sous la bénédiction d'Obama et ses alliés vassaux, la propension de ce fléau maîtrise une circulation par milliards de dollars de brassage d'affaires sous diverses étiquettes pour soutenir ses ambitions planétaires. Les pays en mal développement se retrouvent dans une situation fragilisée par cette mondialisation rampante du sionisme dévastateur annihilant tout effort de progrès de développement ; la croissance volontariste des économies oeuvrant à l'autosuffisance et au bien-être des populations est contrariée. Cette menace globalisante concerne l'Afrique, l'Asie et l'Amérique du Sud, exposés aux appétits impérialo-sionistes sans foi ni loi d'une « communauté internationale » inégalitaire. Le changement annoncé par Obama ne s'est pas rangé du côté de la légalité internationale. Dans son affirmation de mener une politique de paix à travers le monde, prenant en compte le droit des peuples à s'autodéterminer ou à conduire leur propre destin, la maison blanche, à contrario, choisit de multiplier les conflits dans ces régions du globe, provoquant une recrudescence de la guerre asymétrique (Palestine, Afghanistan, Irak, Liban, Libye, Syrie, Yémen, Centrafrique, Nigéria, Mali, Soudan, Donbass, ...). Un nouveau mode de relations internationales dominées par l'effroi, la peur et la douleur s'en trouve instauré. Le Professeur Matti Steinberg, ex-analyste principal du Shin Beth : « La défense du Mont du Temple... La défense du Haram al Sharif, va pousser les chiites et sunnites à s'unir... L'affrontement entre eux – au centre de l'agitation actuelle dans le monde arabe – va disparaître. Ce sera une guerre de religions à tous points de vue, fondée sur des valeurs sacrées, absolues». Un changement majeur souhaitable dans les relations américano-israéliennes doit s'opérer dans un proche avenir, après l'accord avec l'Iran, ouvrant la voie à la dénucléarisation possible de la région. Une adhésion universelle au TNP — y compris par l'Inde, Israël, le Pakistan et la Corée du Nord — doit demeurer un objectif fondamental des Etats-Unis. Obama a déclaré devant l'Assemblée plénière de l'ONU : « la seule solution à long terme de la guerre civile en Syrie est politique, y compris une transition politique qui répond aux aspirations légitimes de tous les citoyens syriens, indépendamment de leur appartenance ethnique ou de croyance ». Or, depuis les premiers jours du conflit, Obama a montré son soutien aux rebelles, mettant à leur disposition armes, équipements et formation. A plusieurs reprises, il a préconisé l'intervention en Syrie et finalement les USA ont bombardé ce pays en Septembre 2014. En moins de 6 ans de présidence, Obama aura bombardé 7 pays. La menace des djihadistes de l'Etat islamique, se développe jour après jour au Moyen- Orient et en Afrique, l'épidémie d'Ebola pouvant affecter presque 1 million de personnes en 2015, l'Ukraine, la Syrie, Gaza, la Libye, le Yémen, restent déchirées par les conflits armés. Des terroristes mercenaires recrutés et formés dans des camps et bases militaires par des officines et avec le concours d'Israël et quelques pays arabes à la solde des USA s'activent à imposer la terreur à la population civile d'autres pays, pour maintenir la pression sur leur gouvernement à changer de politique, voire le contraindre à abandonner le pouvoir. Ces objectifs ne sont parfois pas frontaux mais souterrains, et peuvent frapper de manière inattendue et sporadique, laissant des doutes sur la réapparition ou la disparition de cette violence. Nous assistons en fait depuis peu d'années à une montée fulgurante de l'extrémisme violent. Ce dernier prend différentes formes et touche de plus en plus de pays. D'où la multiplication de manifestations régionales et internationales dédiées à cette question sensible afin de lutter contre ce fléau et mettre en œuvre des politiques de déradicalisation. La lutte contre l'extrémisme violent doit s'étendre à tous les secteurs d'une société et impliquer gouvernements et
citoyens. Cette lutte (stratégies et programmes à même de contribuer au renforcement des capacités de tous les pays) ne peut s'accommoder d'Etats faibles ou de situations d'anarchie et de chaos, et doit inclure la lutte contre la xénophobie et l'islamophobie qui s'affirment comme les nouveaux visages de l'extrémisme violent. Le Professeur Mustapha Chérif, philosophe algérien, lauréat 2013 du prix Unesco du dialogue des cultures, dans une lettre ouverte au peuple américain (août 2014), rassure que les musulmans ne sont pas anti-américains. «Citoyens américains, dit-il, sachez que les musulmans ne ressentent aucune haine contre l'Amérique et quiconque d'autre. Au contraire, ils aspirent à l'amitié et savent que dans notre village planétaire le devenir est commun. Ils ont simplement le droit d'être en "colère" face à la politique génocidaire en Palestine.» Ces mêmes musulmans, affirme-t-il, comptent beaucoup sur le peuple américain pour mettre fin au massacre. «Face à la tragédie palestinienne, les musulmans sont convaincus que les paroles ne suffisent pas, ce sont les actes qui font la différence. Les Américains, attachés à la démocratie, universelle, dans l'intérêt général, dans l'intérêt des Etats-Unis et pour la paix dans le monde, devraient imposer l'arrêt de l'agression, l'évacuation des territoires occupés et la création de l'Etat de Palestine, au côté d'Israël», demande-t-il, décrivant ainsi l'Amérique que les musulmans respectent. «Celle, précise-t-il, que les Pères fondateurs avaient initiée pour viser l'universel juste et non l'arbitraire. L'avenir du monde se joue en Palestine.» Mustapha Chérif a saisi l'occasion pour dénoncer l'immobilisme des régimes arabes. Un immobilisme aggravé par «leur duplicité, et les réactions irrationnelles et chaotiques des radicaux». «Les musulmans ne doivent pas oublier ce qui reste à faire pour que le monde arabo-musulman ne prête pas le flanc et tienne sa digne place dans le monde», soutient-il, espérant que son cri soit entendu de l'autre côté de l'Atlantique. (Suite et fin) (Journaliste Tlemcen- Algérie)


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