«Les Yéménites ne se résigneront pas face aux agresseurs saoudiens», a affirmé dimanche le leader du mouvement yéménite Ansarullah. Sayed Abdelmalek Al-Houthi a évoqué, dans un discours diffusé en direct à la télévision, l'offensive saoudienne dans la province d'Aden. «La percée réalisée par l'ennemi à Aden va échouer», a-t-il affirmé, ajoutant qu'il s'agit d'une «situation conjoncturelle qui sera surmontée malgré l'argent de l'Arabie saoudite». «Les évolutions à Aden ne constituent pas un avantage pour l'envahisseur, mais font preuve de l'échec des ennemis qui s'enlisent de plus en plus dans un grand bourbier», a assuré al-Houthi. «Les options de riposte stratégiques deviennent de plus en plus urgentes pour contrer la barbarie saoudienne». Sayed al-Houthi a accusé l'Arabie et les miliciens pro-Hadi d'avoir noué des alliances avec le groupe takfiriste Daech (EI) mais aussi avec «Israël» pour s'accaparer des secteurs d'Aden. «Daech, Al-Qaïda et l'Arabie se trouvent sur le même front», a-t-il réitéré. «Continuez la résistance. Vous êtes dans une position de force. Et vous êtes sur la voie de la victoire», a lancé M. Al-Houthi à l'adresse de l'armée et des forces d'Ansarullah. Pour le chef d'Ansarullah, il est insignifiant de parler de la légitimité du président démissionnaire Abed Rabbo Mansour Hadi, comme le prétend l'Arabie. «Les autorités saoudiennes exploitent Mansour Hadi et tous ses ministres dans le sens de leurs propres intérêts», a-t-il souligné. Le chef d'Ansarullah a rejeté les prétentions du royaume saoudien qui invoque la sécurité de sa frontière avec le Yémen pour justifier son agression militaire. «Pour assurer votre sécurité, il faut (respecter le principe) de bon voisinage (...). Or, avec les crimes que vous commettez, vous constituez un danger pour le Yémen», a-t-il martelé à l'adresse des dirigeants saoudiens auxquels il a renié «le droit de s'ingérer dans les affaires du peuple yéménite». Prêt à un règlement politique Par ailleurs, M.al-Houthi, s'est dit de nouveau prêt à un règlement politique qui met fin à la guerre saoudo-américaine contre son pays. «Un règlement politique est toujours possible», a déclaré le chef d'Ansarullah. Pour y parvenir, «nous accueillons tout effort d'une quelconque partie neutre arabe ou internationale». Le chef d'Ansarullah s'est exprimé à la veille d'une réunion tenue lundi à Doha entre le secrétaire d'Etat américain John Kerry et ses homologues des monarchies du Golfe lors de laquelle ils doivent évoquer l'accord international sur le nucléaire iranien et la guerre contre le Yémen. L'Arabie Saoudite a pris le 26 mars la tête d'une coalition arabe qui mène une campagne de frappes meurtrières contre différentes régions du Yémen, sous prétexte d'empêcher l'armée et Ansarullah de prendre le contrôle de l'ensemble du pays. La guerre contre le Yémen a fait près de 4 000 morts en quatre mois, dont la moitié sont des civils selon l'ONU.