Le président sud-soudanais Salva Kiir devrait signer hier un accord censé mettre fin à vingt mois de guerre civile au Soudan du Sud. Lors de pourparlers de paix sous l'égide des médiateurs de l'Igad (Autorité intergouvernementale pour le développement en Afrique de l'Est), lundi 17 août à Addis Abeba, Salva Kiir s'y était pourtant refusé et avait demandé un délai de quinze jours. Dans la capitale éthiopienne, seuls les rebelles de Riek Machar avaient paraphé le document. Le sommet d'une journée sera cette fois organisé à Juba, capitale du Soudan du Sud, en présence des présidents kényan Uhuru Kenyatta, ougandais Yoweri Museveni et soudanais Omar Al-Béchir ainsi que du premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, a annoncé Ateny Wek Ateny, porte-parole de Salva Kiir. Le chef des rebelles, l'ancien vice-président sud-soudanais Riek Machar, déjà signataire de l'accord, ne sera, en revanche, pas présent pour la cérémonie. Des raisons de sécurité sont invoquées par l'Igad. « Le gouvernement a des réserves... mais le président va signer », a insisté le porte-parole. Parmi les inquiétudes du gouvernement figurent les dispositions de l'accord prévoyant la démilitarisation de Juba, la large représentation des rebelles dans le cadre du partage du pouvoir local dans l'Etat pétrolier du Haut-Nil (nord-est) et le fait que la direction de la Commission d'évaluation et de contrôle de l'accord soit confiée à des étrangers, a précisé Ateny Wek Ateny. C'est la raison pour laquelle Salva Kiir avait réclamé un délai de quinze jours afin de « mener des consultations » dans son pays. A son retour d'Addis Abeba, le chef négociateur du gouvernement Michael Makuei avait même qualifié l'accord de « capitulation » inacceptable. Après le refus du président sud-soudanais de signer, Washington et Londres avaient mis la pression en appelant immédiatement l'ONU à prendre des sanctions contre ceux qui « s'opposaient à la paix ».