Les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) se sont emparés de cinq villages tenus par les forces rebelles dans le nord de la Syrie et ont pénétré dans la périphérie d'un de leurs bastions, a affirmé jeudi une ONG. Les djihadistes ont capturé trois localités près de Marea et sont entrés dans les faubourgs de cette ville dans la nuit de mercredi à jeudi, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ils ont également mis la main sur deux autres villages plus au nord dans la province septentrionale d'Alep, près de la frontière avec la Turquie. Ces deux derniers villages étaient contrôlés auparavant par le Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, mais ses combattants s'en étaient retirés il y a deux semaines après l'annonce par la Turquie et les Etats-Unis de leur intention de coopérer pour créer une zone débarrassée de l'EI. Marea est une ville considérée comme stratégique pour les insurgés car elle se trouve sur une route d'approvisionnement entre la frontière turque et les positions rebelles au nord d'Alep. L'EI l'a visée à plusieurs reprises dans sa tentative d'étendre sa présence dans cette province. L'OSDH a fait état de «dizaines» de victimes dans les rangs rebelles mais ne possédait de chiffres sur les pertes du côté de l'EI. Il a également fait état de explosion d'une voiture piégée dans la périphérie sud de Marea jeudi matin sans plus de détails sur les victimes. L'avancée djihadiste survient au moment où la Turquie et les Etats-Unis ont décidé d'agir ensemble pour créer cette zone débarrassée de l'EI dans la province d'Alep. Ce plan est soutenu par plusieurs forces rebelles sur le terrain, notamment la puissante formation d'Ahrar al-Cham. Bien qu'en guerre contre l'EI, le Front Al-Nosra a rejeté ce projet et s'est retiré de certaines de ses positions pour ne pas être impliqué dans ce plan. Il a remis ses positions à d'autres fractions rebelles. Plus de 240 000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit en mars 2011. Commencé par des manifestations pacifiques durement réprimées par le régime, le conflit est devenu de plus en plus complexe avec la multiplication des fronts où sont impliqués le régime, les forces rebelles, les kurdes et différents groupes djihadistes.