Les jihadistes de l'Etat islamique (EI) ont pris le contrôle de plusieurs villages dans la province septentrionale d'Alep, a indiqué mercredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Le groupe ultra radical a pris six villages au nord de la ville d'Alep, non loin de la frontière turque, a indiqué l'OSDH qui a précisé que les combats se poursuivaient pour le contrôle d'un nouveau village, Arshaf. Selon l'OSDH, l'EI a pris ces villages "après des combats violents avec les rebelles et des bataillons islamistes, restés après le retrait du Front al-Nosra de la région fin juillet". Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, a rejoint les groupes rebelles modérés au sein d'une coalition qui a commencé à combattre l'EI en janvier. Mais ces dernières semaines, Al-Nosra a commencé à combattre d'autres groupes rebelles, rendant encore plus complexe le conflit syrien qui, à l'origine, opposait le régime et des forces rebelles. La prise par l'EI de ces villages est une avancée stratégique qui lui permettra d'attaquer les villes de Marea et d'Aazaz, ajoute l'OSDH. Marea est un bastion du Front islamique, une coalition de groupes islamistes, qui combat l'EI. Aazaz proche de la frontière turque pourrait constituer un atout pour l'EI qui veut étendre son "califat" proclamé début juin sur les territoires saisis en Irak et en Syrie. L'EI a combattu au début avec l'opposition syrienne, y compris les rebelles modérés et les combattants d'Al-Nosra. Mais le groupe s'est attiré par ses violences contre les civils et les combattants rivaux et ses velléités hégémoniques, les foudres des autres rebelles engagés en Syrie. Selon l'Observatoire, la décision de la brigade islamique d'al-Daawa de s'unir à l'EI a aidé ce dernier dans la prise des villages. Sans issue en vue, la guerre en Syrie a fait plus de 170.000 morts, selon l'OSDH, et a forcé près de la moitié des habitants a fuir leur foyer, selon l'ONU.