Le groupe tergui « Imzad » et les chanteurs « Kayna Samet » et « Sinik », venus de France, ont créé, durant la nuit du vendredi à samedi, au théâtre de verdure « Hasni Chekroune » d'Oran, une certaine osmose avec un public oranais avide d'expériences musicales aussi variées qu'originales. Le groupe « Imzad », venu de l'extrême sud algérien, qui a ouvert le bal, en interprétant ses meilleures chansons en Tamachak, a séduit le public oranais, très réceptif de ce genre musical authentique. Malgré les instruments modernes utilisés par le groupe - saxophone, batterie et guitares électriques - la musique « tergui » offerte au public n'a rien perdu de ses sonorités spécifiques, de son âme et de son originalité. L'absence de « l'Imzad », l'instrument traditionnel de la musique tergui par excellence, n'a affecté en rien la performance des musiciens sur la scène du théâtre de verdure, fortement applaudie par le public. Il faut noter, d'autre part, que le concert du groupe « Imzad » est l'exemple même de la coopération et d'échange entre musiciens. En effet, le saxophoniste et le batteur du groupe algérois « El-Dey », qui s'était produit la veille sur la même scène, ont accompagné les musiciens targuis. Le saxophoniste, très en phase avec ce genre musical, s'est même permis quelques solos, très réussis d'ailleurs. Par ailleurs, le reste de la soirée a eu les faveurs du rap, avec la chanteuse « Kayna Samet » et le chanteur « Sinik », tous deux ayant fait le déplacement de France. Le public, très « in », s'est montré connaisseur des tubes des deux artistes. Un échange, un lien ferme s'est établi en quelques instants avec les artistes qui ont trouvé dans ce public un écho des plus encourageants. La performance des deux rappeurs sur la scène du théâtre de verdure « Hasni Chekroune» a même connu des moments intenses, parfois très émouvants. En effet, « Kayna Samet », en entonnant la chanson « Yemma » (maman) a ému toute l'assistance, renforçant tout le lien qui s'était déjà formé avec le public. C'est dans des moments pareils que le mot « osmose » prend tout son sens. De son côté, le chanteur « Sinik » n'y est pas allé de main morte. Rien de cynique dans sa performance. Ses fans l'attendaient de pied ferme et l'ont accompagné tout le long de ses chansons. Son moment fort a été certainement la reprise de la chanson sur l'équipe nationale de football « El-Khadra, mon amour » du regretté cheb Akil. Un moment émouvant, en phase avec l'Algérie, avec Oran qui vient de décrocher l'organisation de la 19e édition des Jeux Méditerranéens de 2021. La manifestation culturelle « Retour aux sources, El-Bahia en fête » se poursuivra jusqu'au 31 août. Elle est placée sous l'égide du ministère de la Culture et organisée par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), rappelle-t-on.