,En matière de lutte contre le terrorisme, l'Algérie est une école. Les pays du continent africain ont «beaucoup à apprendre» de notre pays dans ce domaine, notamment sa «capacité de réponse effective» aux actes terroristes. C'est un connaisseur de ces réalités, Francesco Madeira, directeur du Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (Caert), qui l'affirme. Il est à Alger, pour un séminaire de formation – le premier d'une série d'autres qui se tiendront dans d'autres régions- organisé par le Caert, du 6 au 10 septembre, en collaboration avec la police fédérale d'Allemagne (BKA), et en présence des représentants de 12 pays du processus de Nouakchott ainsi que du Kenya, de la Somalie et du Cameroun. Lors de son allocution d'ouverture du séminaire, M. Madeira a souligné l'importance de renforcer et de développer la formation à travers l'échange d'expériences et l'échange d'information avec les pays membres de l'Union africaine touchés par le fléau terrorisme. Il s'agit à ce titre, de renforcer les moyens de coordination, du rôle des médias, des techniques de recherches, des équipements de négociation, des aspects qui viennent en complément des efforts militaires. Pour Francesco Madeira, l'objectif est de renforcer les capacités des Etats africains à affronter le terrorisme «comme le fait l'Algérie», en empêchant, d'abord, les actes terroristes mais aussi en identifiant les groupes terroristes pour les poursuivre et neutraliser. Le Caert veut développer dans le reste du continent cette capacité de réponse effective «à l'algérienne». Concernant le séminaire de formation, M. Madeira a expliqué que «l'attention est tournée vers les moyens à développer afin d'empêcher les terroristes de ramasser des ressources financières à travers le paiement des rançons», ce qui rejoint la mission du Caert consistant à empêcher cette forme de financement du terrorisme qui est source de renforcement de ce phénomène lui-même. L'idée est que les experts de ces pays soient munis de tous les éléments nécessaires pour réussir aux négociations de manière à empêcher leurs pays de payer des rançons ou qu'ils fassent des concessions politiques», a soutenu le directeur du Caert. «Nous avons estimé qu'il fallait faire quelque chose sur la question des enlèvements des otages pour payement des rançons. Notre souci est d'arrêter cela», a-t-il dit. Il s'agit également de doter les experts en matière de lutte contre le terrorisme notamment ceux chargés des enquêtes et des négociations, de tous les moyens pour mener avec succès leur mission. L'objectif du Caert est, en effet, de «stopper les flux des ressources financières et matérielles aux terroristes en empêchant le payement des rançons et le trafic de drogue» exercé par des groupes terroristes au Sahel. Le Caert a également pour objectif «d'œuvrer à ce que l'idéologie de l'extrémisme violent n'attire plus les jeunes Africains en développant avec la Ligue des oulémas du Sahel les activités nécessaires pour mettre un barrage au recrutement des jeunes africains notamment de l'Afrique du Nord qui contribuent au renforcement de ces groupes extrémistes en Syrie, en Irak, en Libye», a ajouté Francesco Madeira. Il y a une année, venu à Alger pour le symposium de l'Union africaine (UA) sur les victimes d'actes terroristes, Francesco Madeira avait déjà salué le rôle «important» joué l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme, soulignant qu'elle avait une «vision claire» sur le sujet depuis les années 1990, alors que «personne ne mesurait quelle était la magnitude de la menace à laquelle l'Afrique était confrontée», a-t-il ajouté. C'est en Algérie que s'est tenue en 1999 la réunion du sommet de l'UA ayant adopté la convention sur la prévention et la lutte contre le terrorisme, ajoutant qu'elle avait pris toutes les mesures nécessaires pour commencer à s'organiser, à travers notamment la mise en place du Caert.