L'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies (ONU) a autorisé les Palestiniens à hisser leur drapeau devant le siège de l'institution, à New York, jeudi 10 septembre – une victoire diplomatique symbolique dans la campagne pour faire reconnaître l'Etat palestinien. Une résolution demandant que les drapeaux des Etats non membres de l'ONU ayant statut d'observateur soient « hissés au siège et dans les bureaux des Nations unies après ceux des pays membres » a été adoptée par 119 voix pour, 8 contre et 45 abstentions sur les 193 pays membres de l'ONU. Seuls les Palestiniens et le Vatican ont le statut d'observateurs. Les Etats-Unis et Israël ont voté contre la résolution. L'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Samantha Power, a affirmé qu'« hisser le drapeau palestinien ne remplace pas des négociations [entre Israéliens et les Palestiniens] et ne rapprochera pas les deux parties de la paix ». « Aucun vote ne peut transformer un geste symbolique vide de sens en un Etat », a lancé l'ambassadeur israélien Ron Prosor. Processus de paix en panne Les Européens sont finalement allés au vote en ordre dispersé après des efforts pour trouver une position commune. La France a voté pour, de même que la Suède, mais l'Allemagne s'est abstenue, tout comme l'Autriche, la Finlande, les Pays-Bas ou Chypre. L'ambassadeur français François Delattre a fait valoir que « ce drapeau est un symbole fort, une lueur d'espoir » pour les Palestiniens au moment où le processus de paix est en panne et où Israël « poursuit une colonisation illégale » en Cisjordanie. L'ONU a désormais vingt jours pour se préparer à déployer le drapeau palestinien. Les Palestiniens espèrent qu'il sera hissé à l'occasion de la venue à New York à la fin de septembre de leur président, Mahmoud Abbas. Celui-ci doit participer à la session annuelle de l'Assemblée générale et à un sommet sur le développement durable. Il prononcera un discours devant l'Assemblée le 30 septembre.