La généralisation du paiement électronique constitue aujourd'hui une priorité pour tous les établissements bancaires y compris la Banque d'Algérie qui a pour rôle de s'assurer du respect des normes de sécurité dans ce domaine qui accuse un grand retard en Algérie», a reconnu hier au micro de la chaîne III le directeur général de l'organisme de régulation de la monétique, M. Moghtasem Boudiaf. Des missions de son organisme, créé en janvier 2015, l'invité de la radio, parlant de «triste constat», a expliqué qu'une étude est en cours pour «essayer de comprendre les carences à l'origine de l'échec de la carte de paiement électronique en Algérie». «Sans parler du projet en cours pour la généralisation du paiement électronique par Internet», a-t-il ajouté. A la question de savoir pourquoi des quatre millions de cartes de paiement électronique, un projet annoncé en 2006, l'Algérie en est encore aujourd'hui à moins d'un million de cartes, Moghtasem Boudiaf a imputé ce retard à ce qu'il a appelé «une confusion entre la carte de retrait et la carte de paiement», ajoutant que «dans l'esprit du commun des utilisateurs, «on n'est pas encore arrivé à comprendre que la carte de paiement a été créée pour remplacer l'usage de la monnaie fiduciaire, contrairement à la carte de retrait». Expliquant que sur 1 million de porteurs de cartes de paiement électronique et de retrait de dividendes, moins de 11.000 transactions ont été générées, soit à peine 1%. Il reconnaît au passage que cette désaffection du public est due au «manque d'information chez les usagers, mais également par le nombre restreint de terminaux. 193 seulement sur les 2790 installées sont opérationnels». «Des cartes mixtes destinées à la fois au retrait d'argent cash et au paiement électronique existent également mais, vu le déficit en terme de communication et de marketing, son utilisation reste très limitée», a encore regretté le DG de l'organisme de régulation de la monétique. Sur un autre volet, l'invité de la Chaîne III a parlé des problèmes entravant l'usage des cartes de paiement électronique citant, à titre d'exemple, le manque de confiance de leurs détenteurs en ce qui concerne la sécurité des transactions, mais aussi à la frilosité des commerçants à utiliser les terminaux de paiement qu'ils cachent dans leurs tiroirs». Se montrant optimiste quant à la généralisation de la carte de paiement électronique, Moghtasem Boudiaf a estimé que le «développement de la 3G en Algérie, adossé au formidable boom des réseaux sociaux et de l'Internet sont deux atouts à même d'envisager l'avenir avec assurance même si les TPE (terminaux de paiement électronique) sont un autre problème qui nécessite un traitement particulier». Comment amener les ménages, les commerçants et autres opérateurs économiques à adopter ce mode de paiement électronique, Le DG de l'organisme de régulation de la monétique a annoncé que «la priorité de son organisme, en étroite collaboration avec la SATIM qui s'apprête à héberger la plate-forme de l'interbancarité, est d'introduire ce système dans les grandes entreprises de service public à grande densité de clientèle, à l'exemple de la SEAL, de la SONELGAZ et de toutes les sociétés de transport». Au sujet de la sous-utilisation du parc TPE, Moghtasem Boudiaf a expliqué que l'Algérie «va bientôt basculer vers une technologie dynamique plus évoluée pour lever toutes les entraves, mais aussi pour permettre un redéploiement de ce système de paiement avec une densification du réseau de porteurs de cartes grâce à une utilisation plus large et surtout plus sécurisée de l'Internet». «Moins de 1% des cartes de paiement électronique contre 7% seulement des terminaux sont aujourd'hui utilisés en Algérie. C'est une situation anormale que nous devons corriger au plus tôt grâce, notamment, à une grande opération de communication et de marketing à l'adresse du grand public que nous allons lancer prochainement», a conclu l'invité de la Chaîne III.