Un grand nombre de faits intervenus, ces derniers temps, dans et en dehors de l'enceinte du complexe sidérurgique, site d'implantation du siège ArcelorMittal Algérie (AMA) et de sa filiale ArcelorMittal Pipes & Tubes (AMPTA), incitent à dire qu'il se prépare des événements à impact direct sur la sidérurgie algérienne. Des indiscrétions proches de la direction générale d'AMA le confirment. Elles révèlent la visite de travail à Annaba du ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, prévue pour le 20 septembre prochain. C'est dire que le compte à rebours est enclenché pour le démarrage du plan d'investissement. Financièrement soutenu par le Trésor public pour un montant d'un milliard de dollars, il est destiné à la réhabilitation des installations de production dont celles du haut fourneau et de la zone chaude. Si en ce qui concerne le dit plan on en sait un peu plus car programmé depuis des mois, il n'en est pas de même pour les étapes qui caractériseront la visite ministérielle. La confidentialité dont est entourée la préparation de cette dernière au complexe sidérurgique El-Hadjar amène à dire que l'on cherche à maintenir dans l'ignorance les travailleurs. Particulièrement les 320 salariés AMPTA en grève depuis le 29 avril dernier. Leur mouvement portant sur des revendications socioprofessionnelles non satisfaites a pris une ampleur telle qu'un débordement n'est pas écarté. Cela a déjà été le cas au lendemain de la décision de la DG AMPTA de licencier et de poursuivre en justice le secrétaire général du syndicat ainsi que le président du comité de participation. Le débordement s'était matérialisé avec la fermeture durant 48 heures du portail principal d'entrée du complexe sidérurgique et la suspension de fonctions et l'interdiction d'accès au siège de la filiale de 29 salariés protestataires. Quinze autres ont fait l'objet de la même mesure quelques jours après. La démission du directeur général et son remplacement par un de ses proches collaborateurs, la volonté de cette même DG à briser la grève en proposant une avance de 30 000 DA à tout salarié qui reprendrait son poste de travail et l'annonce de l'élaboration d'une autre liste de travailleurs à interdire d'accès à la filiale, sont des faits survenus entretemps. Nos sources indiquent aussi que l'employeur aurait pris des contacts avec une agence spécialisée de l'emploi pour le recrutement d'agents qualifiés. Informé de la situation prévalant à AMPTA, le wali de Annaba a rejeté la demande d'audience du président-directeur général du conseil d'administration de cette filiale. Elle est toujours la propriété du groupe indien ArcelorMittal à hauteur de 70% du capital social contre 30% au groupe algérien Sider. C'est que les 320 salariés ont leur mot à dire dans ce conflit qui n'en finit pas de durer. Il est générateur d'un important préjudice financier non seulement à AMPTA mais aussi à Sonatrach et Sonelgaz. Depuis plus de 4 mois, celles-ci n'ont pas réceptionné un seul pipe ou tube indispensable pour la réalisation de leurs pipelines et conduites de transport des hydrocarbures. Or, si aucune action n'a été enregistrée du côté des pouvoirs publics et de la centrale syndicale UGTA, le secrétaire général du parti politique RND Ahmed Ouyahia a réagi. «C'est la mafia déguisée derrière le syndicat du complexe qui est en train de détruire El-Hadjar», a-t-il affirmé sans autre détail lors de la conférence de presse qu'il a animée ce dernier samedi au siège de son parti. C'est donc tout ce méli-mélo qui attend le ministre de l'Industrie le 20 septembre prochain. Il y présidera la cérémonie officielle de lancement de la première phase des travaux de réhabilitation des installations de production au complexe sidérurgique El-Hadjar. L'opération entre dans le cadre du plan d'investissement Sauf imprévu, il y a lieu de dire que théoriquement, c'est parti pour une seconde vie des installations de production du complexe sidérurgique ArcelorMittal Algérie (AMA). «C'est un nouveau départ et un tournant important pour le développement de la production sidérurgique dans notre pays. En s'impliquant financièrement, le gouvernement algérien démontre l'intéressement qu'il accorde au partenariat», se réjouit-on à la direction générale AMA. Pour les cadres dirigeants, l'objectif est de faire du complexe sidérurgique, un instrument de haute productivité.