La wilaya de Souk Ahras riche par son histoire plusieurs fois millénaire l'est tout autant par la biodiversité singulière assurée par ses denses forêts qui constituent une ressource économique non négligeable. Constituées essentiellement de pin d'Alep, de cyprès et de chêne-liège, les forêts entourant l'antique Taghaste sont traversées par plusieurs cours d'eau dont l'oued Charef et, surtout, l'oued Aïn Dalia qui alimentent le barrage éponyme (82 millions de m3). Pas moins de sept forêts, réparties sur 26 communes, composent le patrimoine forestier de la wilaya de Souk Ahras. Il s'agit des forêts d'El Hamama (9.402 hectares), de Boumezrag (7.462 ha), d'Ouled Bechih (6.287 ha), de Boussessou (5.399 ha), d'Oued Mellègue (3.597 ha), de Sellaoua (3.009 ha) et d'Aïn Kelib (2.942 ha). Les peuplements de pin d'Alep sont de loin les plus importants avec une superficie globale de 43.625 hectares, suivis du chêne vert et du chêne-liège qui occupent 23.431 hectares tandis que le reste des surfaces forestières (21.878 hectares) est constitué de cyprès, d'eucalyptus et de broussailles. Des plans de développement prometteurs pour protéger le patrimoine forestier Pour protéger et valoriser ce patrimoine forestier, la Conservation de wilaya des forêts a lancé plusieurs plans de développement mobilisant au titre du seul programme quinquennal 2010-2014, près de quatre milliards de dinars. Selon les responsables de cette conservation, ces moyens financiers ont été ventilés sur 24 opérations portant particulièrement sur le reboisement de 1.300 hectares en vue de régénérer les surfaces forestières ravagées par des incendies au cours des dernières années, notamment dans les communes de Machrouha, Henancha, Sidi-Fredj, Aïn Zana, Ouled Driss et Taoura. De plus, l'année 2014 avait donné lieu à l'exécution d'actions de délimitation des domaines forestiers, le long de 600 km, ainsi qu'à l'ouverture de 960 km de pistes, l'entretien de 600 hectares d'aires forestières fraîchement plantées, l'engagement de travaux de correction torrentielle pour un volume de 3.100 m3, l'aménagement de 20 sources d'eau et à la plantation de 20 hectares en figues de Barbarie. Parallèlement, une opération pour la création de 3.000 hectares de vergers arboricoles fruitiers, plantés notamment d'oliviers, a été lancée dans cette wilaya, relativement épargnée, cet été, par les incendies ravageurs. Le programme en cours porte également sur l'exécution de 27 projets prévoyant la création de 380 hectares de vergers d'arbres fruitiers et la pose de 20 km de brise-vents. Les services de la Conservation des forêts préparent, en parallèle, le lancement de 32 projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI) qui contribueront à la création d'emplois et à l'amélioration des conditions de vie des populations riveraines des aires boisées. Vers la fin de 2014, la Conservation des forêts avait lancé, en outre, une opération de plantation de 500 hectares en arbres forestiers, de reboisement de 400 autres hectares et l'exécution de travaux sylvicoles sur 950 hectares, selon les responsables de cette structure. Un précieux réservoir de biodiversité Les peuplements forestiers confèrent, notamment à la partie septentrionale de la wilaya, une beauté enchanteresse avec ses majestueux pins d'Alep, ses variétés multiples de chênes et ses bruyères et arbousiers (bien que ces dernières essences soient moins nombreuses). Toutefois, au sud de la wilaya, le couvert végétal se raréfie et devient clairsemé. Certaines plantes y prolifèrent néanmoins comme le romarin, la rue des jardins (Ruta graveolens), l'alfa et le genévrier qui font vivre plusieurs espèces animales rares dont le lièvre sauvage et le cerf de Barbarie qui se trouve au bord de l'extinction. Il reste que les efforts entrepris par l'Etat, dans cette wilaya, traduits par des actions déterminées de protection et de valorisation du patrimoine sylvestre, autorisent à tous les optimismes.