Le communiqué la présidence de la République publié jeudi, à propos des changements opérés au sein du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), devrait contribuer à clarifier ce fait d'actualité sur lequel les commentateurs ont beaucoup écrit, pour livrer diverses explications qui se sont avérées, finalement, pour la plupart, éloignées de la réalité. Il n'y a rien de nouveau, fait observer le communiqué qui souligne que ces changements et ces réorganisations au niveau du DRS «portent sur une architecture en place depuis un quart de siècle déjà, et ont pour objectifs de renforcer la capacité et l'efficacité des services de renseignements du pays, et de les adapter aussi aux mutations politiques nationales». Le processus sera couronné prochainement par un projet de révision constitutionnelle, annonce le communiqué qui rappelle le contexte constitué par un «large mouvement» de réformes sécuritaires et politiques, mis en route en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique. La présidence de la République a précisé, en outre, que ces réformes ont également concerné, «chaque fois que nécessaire», les institutions chargées de la préservation de la sécurité, à l'image des réorganisations entamées et des changements réalisés au niveau du DRS, «lequel, recelant des ressources humaines aux compétences avérées a concouru avec abnégation à la sauvegarde de l'Etat, assumé des missions d'intérêt national majeur.. Il s'agit là d'un hommage appuyé au DRS et implicitement au général de corps d'armée, Mohamed Mediene, dit Tewfik, qui l'a dirigé pendant un quart de siècle. En effet, rappelons que le 13 septembre dernier, le président Abdelaziz Bouteflika a mis fin aux fonctions de chef du DRS, exercées par le général de corps d'armée, Mohamed Mediene, admis à la retraite. Le président de la République l'a remplacé à ce poste par Athmane Tartag, général-major à la retraite, qui était jusque là conseiller auprès du président de la République, après avoir assumé plusieurs hautes responsabilités au sein des services de renseignement et de sécurité. Par ce communiqué publié jeudi, la présidence de la République remet les pendules à l'heure en replaçant ce fait dans son contexte normal et en lui donnant l'explication attendue. En fait, il s'agit d'une mesure qui était prévue dans un processus mis en marche en 1989, mais que les événements malheureux que notre pays a vécus durant la décennie du terrorisme, ont reporté. Cette mesure a été prise, conformément aux dispositions de la Constitution, par le président de la République, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale. L'hommage exprimé dans le communiqué à l'endroit de l'ancien chef du DRS bat en brèche les thèses qui ont fait prévaloir les luttes au sein du sommet de l'Etat comme explication au changement opéré à la tête du DRS. La cérémonie d'installation de M. Athmane Tartag dans ses fonctions de chef du DRS, par le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd-Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP) s'est déroulée normalement, au niveau du siège du ministère de la Défense nationale, en présence des cadres du ministère de la Défense nationale, et a été sanctionnée par un communiqué officiel. Au plan des procédures, il n'y a rien d'exceptionnel, mais cela n'avait pas suffi aux commentateurs qui ont continué à chercher s'il n'y avait pas autre chose, s'appuyant sur un déficit de communication certainement compréhensible dans ce domaine sensible. Ainsi, ce déficit de communication est maintenant comblé.