C'est en l'absence des chercheurs et enseignants universitaires marocains empêchés par les autorités de leur pays de participer à la manifestation purement scientifique qu'a été entamée la deuxième édition des Journées scientifiques France-Maghreb (JSFM) de Annaba. Organisé par le laboratoire de mécanique industrielle du département de génie mécanique de l'université Badji-Mokhtar Annaba du 10 au 13 octobre 2015, ce rendez-vous annuel porte sur le thème : «Caractérisation des matériaux complexes». Il se veut une plateforme incontournable d'échanges scientifiques pour tous les professionnels de cette science. L'évènement constitue, selon les organisateurs, «l'occasion de s'enquérir des actualités et des avancées dans le domaine des matériaux complexes. Celles-ci portent sur différentes opportunités et approches scientifiques et techniques pouvant aller de matériaux inertes utilisés dans le génie civil ou de matériaux vivants en biologie et en médecine. Ce qui nécessite le développement d'outils et de méthodes pouvant aider à les caractériser». D'où la décision d'organiser annuellement des journées d'étude tournantes dans les cinq pays du Maghreb et en France. Ont pris part à ce deuxième rendez-vous au titre de principaux animateurs une cinquantaine de scientifiques, chercheurs et enseignants universitaires nationaux et étrangers. «Dans le cadre de ces journées scientifiques pluridisciplinaires, des échanges sur des outils et des méthodes tant expérimentales que théoriques ou numériques, permettant la caractérisant mécanique des matériaux complexes, seront présentés et discutés.» Tout est dit dans ce paragraphe de la présentation générale élaborée par les organisateurs. Il est même précisé que les discussions annuelles auront pour base des échanges scientifiques dans un des pays participant (université Paris-Est Créteil (France) pour la session 2016. Les synergies créées permettront de répondre à des appels d'offres internationales (programme Huber Curien, Agence universitaire de la francophonie...) pour financer des recherches sur les matériaux complexes. Ils sont donc une cinquantaine de scientifiques à se succéder au pupitre pour, chacun dans son domaine de recherche, expliquer les bonnes pratiques de la gestion de ce type de matériau. L'intervention d'experts, universitaires et des responsables a permis de mettre en relief les activités de nombreux ateliers de découverte et d'innovation en termes de caractérisation des matériaux complexes. Durant les deux premières journées (dimanche et lundi), chercheurs, enseignants universitaires et étudiants de Tunisie, Libye, France et d'Algérie ont échangé leurs expériences, leurs idées et les résultats de différentes recherches dans le domaine de l'ingénierie, conception et modélisation multi-physique, processus et élaboration, traitement et fabrications mécaniques, comportements mécaniques, fiabilité et études probabilitaires, caractérisation, analyse d'images et traitements, signaux. Tant de sujets de thèse, de mémoire et de règles d'applications de chercheurs et autres scientifiques et universitaires ont été au centre des débats des participants. Ces journées ont été aussi une occasion pour les participants de discuter des possibilités de développement d'axes de partenariat entre les universités du Maghreb et de France. Il s'agirait, entre autres, de la mise en place de mobilités d'enseignants chercheurs et d'étudiants dans le cadre de projets pédagogiques communs. Selon des intervenants, ce type de conférence est à même de servir d'outil efficace de transfert de connaissances et d'acquisition de nouveaux moyens d'expertise. Il faut dire également que cette ouverture sur le monde de la science, de la recherche et de l'enseignement réalisée par l'université Badji-Mokhtar de Annaba via ses différents facultés et ses laboratoires comme celui de mécanique industrielle se concrétise par l'organisation de plusieurs événements internationaux. C'est dire que ces derniers mois, l'attractivité de l'université Badji-Mokhtar ne cesse de prendre de l'ampleur. Outre sa fonction classique de formation et d'ancrage des valeurs de citoyenneté et d'universalisme, cette université est appelée à développer la recherche scientifique pour gagner le pari du développement économique et social. C'est du reste à cette mission que s'est attelé son recteur Dr Amar Haiahem en ouvrant l'institution dont il préside la gestion sur son environnement.