La zone pétro monarchique est couverte d'un réseau de bases aéronavales anglo-saxonnes et françaises le plus dense du monde, dont le déploiement pourrait à lui seul dissuader tout éventuel assaillant éventuel, rendant superflu de tels contrats. Elle abrite à Doha (Qatar), le poste de commandement opérationnel du Cent Com (le Commandement central américain) dont la compétence s'étend sur l'axe de crise de l'Islam qui va de l'Afghanistan au Maroc; A Manama (Bahreïn), le quartier général d'ancrage de la Ve flotte américaine dont la zone opérationnelle couvre le Golfe arabo-persique et l'Océan indien. Si le 10e de cette somme avait été consacré par les pétromonarchies du Golfe à la libération de la Palestine, et non à polluer la planète du djihadisme takfiriste, non seulement la Palestine aurait été libérée depuis belle lurette de même que la sécurisation de l'espace nationale arabe assurée, mais le Monde arabe aurait forcé le respect du Monde en accédant au seuil critique, condition indispensable pour accéder au rang d'acteur majeur de la scène internationale et non de supplétifs de stratégies atlantistes. Le croquemitaine n'est pas celui que l'on croit A l'Iran s'est superposée depuis la créature saoudo américaine, Daech. Ses prises de guerre sur l'ennemi notamment le matériel de guerre pris à l'armée irakienne conduit au renouvellement des stocks. Le jackpot est ainsi assuré pour l'industrie américaine d'armement avec l'appauvrissement consécutif des pays arabes et l'accentuation de leur dépendance. Par un subterfuge que les politologues américains désignent du vocable de «Politics of Fears, l'Iran sert depuis trente ans de prétexte pour éponger le surplus de pétrodollars arabes en alimentant le complexe militaro-industriel américain, et Israël, un prétexte pour maintenir la dépendance technologique arabe. Alors que le Monde arabe accuse un retard manifeste tant au niveau de la recherche scientifique que du développement des nouvelles technologies et que le chômage atteint des proportions rarement égalées ailleurs dans le monde, quatre pétromonarchies auront débloqué la colossale somme de 253 milliards de dollars en cinq ans (123 milliards en 2010+130 milliards en 2014-2015), pour résorber le chômage.... des Etats-Unis. Force est pourtant de constater que l'unique intervention militaire iranienne contre les pétromonarchies s'est produite à l'époque où l'Iran se situait dans la mouvance occidentale dans la décennie 1970 sans que la protection américaine n'ait été d'un grand secours aux protégés arabes qui se sont vus amputer ce jour là de trois îlots appartenant à l'Emirat d'Abou Dhabi: (la grande et la petite Thomb et l'île d'Abou Moussa. Il est vrai que le Chah d'Iran Mohamad Reza Pahlevi faisait office à l'époque de gendarme du Golfe pour le compte des Américains et que les princes arabes ne pouvaient qu'obtempérer, sur injonction américaine, au super gendarme régional qui leur avait été assigné. » (René Naba « Vers une révision des priorités saoudiennes en matière de désignation de l'ennemi principal : L'Iran ou Da'ech ? » extrait.) Annexe 3 Après le gaz de schiste, les majors veulent exporter du pétrole de schiste américain En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/15/10/2012/LesEchos/21291-100-ECH_apres-le-gaz-de-schiste--les-majors-veulent-exporter-du-petrole-de-schiste-americain.htm#3vK4AuFzWAwfTghh.99 15 10 2012-Plusieurs grands groupes pétroliers ont déposé auprès du gouvernement américain des demandes de licence d'exportation de pétrole. Ils souhaitent profiter du boom annoncé du pétrole de schiste, dans la foulée du gaz de schiste. Après les gaz de schistes les compagnies pétrolières envisagent d'utiliser la manne du pétrole de schiste américain pour l'exportation. Plusieurs grands groupes industriels ont demandé ces derniers mois au gouvernement américain l'autorisation d'exporter du brut, comme la législation du pays le requiert : le britannique BP et l'anglo-néerlandais Shell ont déposé des demandes de licence d'exportation ces dernières semaines, a révélé le « Financial Times ». L'information a été confirmée par Shell dans la journée de vendredi. Les exportations de brut américain pourraient-elles s'envoler ? Le pays est pour le moment lourdement importateur : il a acheté 3,26 milliards de barils l'an dernier, pour des exportations de seulement 17,2 millions de barils, essentiellement destinées au Canada. «Les industriels qui demandent des licences d'exportation anticipent une forte hausse de la production de brut sur le sol américain », souligne Denis Florin, professeur à Science Po. Une progression essentiellement liée au développement spectaculaire du pétrole de schiste dans la foulée du gaz de schiste. Au point que la production de brut des Etats-Unis bat tous ses records : elle s'élevait à 6,3 millions de barils par jour (mbj) en juillet, son plus haut niveau depuis quatorze ans. A lui seul, le pétrole de schiste devrait représenter 0,72 mbj cette année, selon l'agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). Et même 1,2 mbj en 2020, soit 18 % de la production de brut du pays. Le bassin de Bakken, à cheval sur le Dakota du Nord et le Montana, ou d'autres régions comme le Texas (champ d'Eagle Ford), la Californie, le Colorado ou l'Utah recèlent des ressources considérables : au moins 24 milliards de barils selon les dernières estimations. Espérant surmonter l'opposition des ONG environnementales, qui dénoncent les risques liés aux produits chimiques et aux gros volumes d'eau nécessaires à l'extraction du pétrole de schiste, les industriels souhaitent donc suivre le chemin emprunté pour le gaz de schiste et exporter une partie de cette production nouvelle. Pour le gaz, plusieurs d'entre eux ont déposé auprès du gouvernement des projets prévoyant la construction d'unités de liquéfaction de gaz, afin de pouvoir transporter facilement le GNL (gaz naturel liquéfié) ainsi produit. Trois d'entre eux sont en cours et sept attendent l'accord du ministère de l'énergie. La problématique du pétrole de schiste est toutefois différente. La chute du prix du gaz aux Etats-Unis a accru l'écart avec le reste du monde, rendant l'exportation particulièrement attractive pour les industriels. C'est moins vrai pour le pétrole de schiste, qui bénéficie du prix de référence du brut américain, le WTI, environ 90 dollars le baril à New York (pour des coûts d'extraction de l'ordre de 50 dollars le baril selon l'AIE). Un manque d'infrastructures Plus que par le prix, les pétroliers pourraient donc à court terme être motivés par la difficulté à trouver des débouchés intérieurs pour ce pétrole, plus léger que le brut traditionnellement extrait aux Etats-Unis. « Les raffineries américaines sont équipées pour traiter du brut plus lourd », explique Olivier Abadie, consultant chez IHS Cera. « L'Asie ou l'Amérique latine pourraient constituer des destinations naturelles à ce pétrole léger, davantage que l'Europe, qui est un débouché proche pour le pétrole africain, de même qualité. Mais, pour l'instant, les infrastructures pour le transporter vers les côtes sont seulement en cours de développement. » La véritable interrogation est toutefois politique. « Il n'est pas sûr que le gouvernement américain accorde beaucoup de licences d'exportation, alors qu'il est obsédé par son indépendance énergétique », souligne Denis Florin (lire aussi ci-dessous). Dans le gaz, le gouvernement a d'ailleurs bloqué certains projets pour le moment, « craignant l'effet négatif que pourraient avoir les exportations sur les prix domestiques », écrivent les experts de Natixis dans une note. L'argument politique pourrait être le plus compliqué à surmonter. En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/15/10/2012/LesEchos/21291-100-ECH_apres-le-gaz-de-schiste--les-majors-veulent-exporter-du-petrole-de-schiste-americain.htm#3vK4AuFzWAwfTghh.99 Annexe 4 «Pourquoi une telle baisse des prix du pétrole ? » Par Jean-Marie Chevalier (Cercle des économistes). Une baisse des prix de cette ampleur ne peut intervenir sans la volonté de l'Arabie Saoudite Les prix du pétrole sont en chute libre. Le baril de Brent est passé au-dessous de 50 dollars en janvier 2015, ce qui représente une baisse de plus de 50 % par rapport aux cours de juin 2014. Jean-Marie Chevalier explique pourquoi, dans l'actuel contexte international. Les raisons avancées sont une surabondance de l'offre par rapport à une demande qui reste atone sur l'ensemble de la planète. Peu étaient ceux qui s'attendaient à une telle évolution qui reflète, certes, l'évolution du marché physique, mais aussi un bouleversement assez considérable de la dynamique des flux pétroliers et du rôle de l'OPEP. La dynamique des flux pétroliers. L'ampleur du développement du gaz de schiste, puis du pétrole de schiste aux Etats-Unis, a été un phénomène inattendu. Ceci a inversé une évolution où l'on voyait s'accroître la dépendance gazière et pétrolière du pays. Par ailleurs, ces nouvelles ressources ont entraîné une baisse du prix de l'énergie, eux-mêmes déterminés par des éléments domestiques et non plus par les marchés internationaux. Les Etats-Unis sont aujourd'hui les premiers responsables de la croissance de l'offre pétrolière mondiale avec une interaction croissante entre les flux de pétrole brut et les flux de produits raffinés, ce qui accroît la flexibilité des marchés. La question qui se pose est celle de savoir si le développement du pétrole non conventionnel peut être freiné par une baisse des prix. La réponse est complexe car certaines productions se développent au coût marginal (les investissements ont été faits) tandis que d'autres impliquent une continuité des forages et des investissements. Il semblerait qu'un prix durablement inférieur à 60 dollars serait de nature à diminuer le taux de croissance de la production du brut américain. En 1999 et en 2009, l'OPEP a agi collectivement pour arrêter la baisse des prix et renverser la tendance. On pouvait s'attendre à ce qu'elle joue le même jeu aujourd'hui. En fait, l'OPEP n'a plus du tout la même unité et son pouvoir est affaibli par deux éléments : la montée en puissance des Etats-Unis qu'il serait bon de freiner pour les pays de l'OPEP et le jeu très individualiste de l'Arabie Saoudite. Avec un prix de l'ordre de 60 dollars, le budget du royaume saoudien sera en déficit en 2015 mais le pays peut puiser dans ses immenses réserves financières. Par ailleurs, le pays n'est pas mécontent de voir à quel point l'Iran, la Russie et à terme les Etats-Unis sont gênés par un prix aussi bas. Ce prix met en grand embarras économique l'Iran et la Russie mais aussi l'Irak, le Venezuela, le Nigeria, l'Algérie, des pays pour lesquels un fonctionnement socio-politique soutenable implique des prix supérieurs à 90 dollars le baril. L'Arabie Saoudite n'a probablement pas intérêt à s'aliéner durablement la sympathie des pays lésés par un prix bas. Par ailleurs, les rebonds de la demande encouragés par le prix et les frissons de reprise de l'économie mondiale devraient avoir pour effet de susciter une correction avant l'été 2015. Toutefois, cette correction ne peut avoir lieu qu'avec une volonté nouvelle exprimée par l'Arabie saoudite, le seul pays qui peut moduler quasi-instantanément le volume de ses exportations.