Visant à rapprocher l'administration du citoyen et à simplifier la mission des daïras et des communes, le wali de Annaba, Youcef Cherfa, a pris conscience que la réalisation et le suivi des projets sont des priorités. Il s'agit pour le chef de l'exécutif de garantir le développement socioéconomique ainsi que le bien-être et la sécurité pour tous les habitants. C'est dans ce cadre qu'il a effectué une visite de travail et d'inspection, dimanche dernier, dans la commune de Chetaïbi. En présence des membres de son exécutif, il a tenu à faire le point sur ce qui a été fait, reste à faire ou sur les ambitions locales à matérialiser. Les deux précédentes expériences (visite des communes de Chorfa et El Eulma) lui ont permis de capitaliser plusieurs enseignements. Ils vont dans le sens des réponses devant être conformes aux attentes des populations. Lors de ces visites, le wali a privilégié la cohérence des actions pour assurer une équité vis-à-vis des citoyens. Toute aussi ciblée est la mise en route de mesures visant, notamment, la transparence, le contrôle des outils de gestion fondés sur la géolocalisation et une certification qualité. Lors de ces déplacements auxquels s'ajoute celui de dimanche dans la daïra de Chétaïbi, le wali a affiché son mécontentement. Il a annoncé des innovations qu'il envisage d'apporter dans la gestion des projets socioéconomiques. Ainsi, pour s'assurer du bon suivi et de contrôles efficaces, le wali a mis en place des structures de gouvernance des projets. La démarche a pour finalité de faire contribuer les habitants dans la gestion de leur ville. Elle permettra de remonter les anomalies constatées sur le terrain, d'accélérer et de parfaire les réalisations et de renforcer les actions de sensibilisation auprès des citoyens. Telle est la stratégie mise en application par Youcef Cherfa en dialoguant à chaque fois avec les habitants des communes qu'il visite, en prêtant l'oreille à leurs préoccupations et en répondant à leurs attentes liées à l'amélioration de leur qualité de vie. A Zaouia, il s'était longuement attardé sur les chantiers des logements ruraux et locatifs. Comme il a écouté les doléances des représentants de la population de cette localité située sur la route de Chetaïbi. Ils ont dénoncé leur mal-vie aggravée par une alimentation en eau potable durant seulement une demi-heure tous les six jours. Ils ont également dénoncé l'oisiveté et le chômage des jeunes. La commune chef-lieu de daïra qui aurait été classée potentiel touristique d'excellence du nord du pays de par les atouts naturels dont elle bénéficie, n'attire pas les investisseurs. Il ne peut pas en être autrement avec des élus qui ne réagissent pas à l'important retard enregistré dans la réalisation de plusieurs projets socioéconomiques. A l'exemple de l'unité de la Protection civile. Entamés en 2006, les travaux ne sont toujours pas achevés. La cause en est un problème de glissement de terrain que les techniciens ne sont pas arrivés à solutionner. L'étude préalable qui a coûté au Trésor public 20 millions DA n'a servi à rien si ce n'est à mettre en confrontation les deux bureaux d'études sollicités. L'un a autorisé le projet, l'autre l'a rejeté. A la subdivision de l'hydraulique, l'absence d'équipements a, depuis des mois, imposé à cette unité de fonctionner à 50%. Ces problèmes et beaucoup d'autres similaires ont imposé au wali d'impliquer efficacement le citoyen, de le sensibiliser et de le responsabiliser. Il s'est exprimé au centre de formation et d'enseignement professionnels de Belle-Vue. «L'établissement devra être impérativement ouvert début mars 2016, date à laquelle il disposera des équipements pédagogiques. Nous veillerons au respect de ce délai», a souligné le wali. A proximité de ce même site, se situe la zone d'extension touristique (ZET) de la Baie-Ouest. Cinq hôtels d'une capacité d'accueil de 1 008 lits devraient y être réalisés. Il est également prévu l'extension et le réaménagement de 5 autres. Faudrait-il encore expulser les indus occupants des terrains situés dans cette même ZET. Ils sont en effet plusieurs citoyens à avoir construit des habitations en dur sans permis de construire. «Je vous transmettrai dans les prochains jours un arrêté de démolition pour chacune des constructions illicites que je vous somme d'exécuter sans délai», a ordonné le wali mettant un terme aux jérémiades du président de l'APC apparemment dépassé tout autant que les autres élus. Le premier magistrat de la wilaya n'a apparemment pas été informé du retard dans la réalisation des six sites réservés à l'aquaculture, pisciculture et la conchyliculture à Oued Laghnem, Fontaine Romaine et à Guargamiz, sur la côte de Chetaïbi. Bien que la concession de ces sites ait été établie, la bureaucratie a émoussé toutes les bonnes volontés. Il y a aussi ce projet de barrage Henkouche dont on n'entend plus parler. D'une capacité de 34 millions m3, ce barrage dont les travaux devaient être lancés par l'Agence nationale des barrages aurait mis un terme au calvaire de toute la population de Chetaïbi et attirer un grand nombre d'investisseurs.