Le président du Fonds de développement de l'art, de la technique et de l'industrie cinématographiques (FDATIC), Tahar Boukella, a insisté, dimanche à Tizi Ouzou, sur la nécessité de privilégier la qualité dans la production cinématographique d'expression amazighe confinée jusque-là dans son aspect culturel. « Beaucoup de films d'expression amazighe ont un regard ethnographique », a-t-il dit, suggérant d'autres thématiques dans la production, jusque-là folklorisée. S'exprimant lors d'une journée d'étude sur le thème « cinéma amazigh, bilan et perspectives à l'ère des Tic », organisée en marge de la 14ème édition du Festival du film amazigh (Fcnafa) qui se tient depuis samedi à Tizi Ouzou, M Boukella a relevé que l'écriture laisse à désirer. « Trop de clichés kabylo-kabyles dans la production cinématographique d'expression amazighe dont certains des années 40», a-t-il déploré. «Tamazight doit être un outil fonctionnel de vie », a-t-il indiqué. Evoquant la production cinématographique d'expression amazighe, dominée, a-t-il fait observer, par l'autoproduction, visuelle ou vidéo, qui reste un créneau amateur, avec une écriture basique, le conférencier a recommandé l'amélioration de la qualité d'écriture et, surtout d'en avoir le souci. « Il vaut mieux réaliser un court-métrage, au sens artistique, qu'un long qui ne ressemble à rien », a-t-il conseillé. « L'autoproduction amateur n'est pas du cinéma mais plutôt de la vidéo qui ne répond pas au format cinéma avec une qualité technique assez médiocre et, une écriture basique et pas assez élaborée, », a encore relevé le conférencier suggérant au passage le soutien et l'accompagnement des porteurs de ce type de projets. « Il faut mettre les moyens nécessaires pour accéder au cinéma professionnel dont la production cinématographique d'expression amazighe est limitée à une dizaine de films », a-t-il suggéré. Tant, a-t-il poursuivi, cette autoproduction constitue un vivier, montrant qu'il y a une jeunesse qui veut faire du cinéma. « En une année, sur une soixantaine de scénarii déposés au niveau de la Commission nationale de lecture du Fonds de développement de l'art, de la technique et de l'industrie cinématographique (FDATIC), seul un scénarii du metteur en scène, cinéaste, Ali Mouzaoui, a été déclaré éligible au financement sur les cinq en Tamazight réceptionnés », a-t-il indiqué. Et d'inviter les porteurs de projets cinématographiques à se rapprocher du FDATIC pour bénéficier des aides à la production accordées à cet effet par ce Fonds. « Au FDATIC, ce qui prime c'est la qualité », a-t-il rappelé encore, assurant que l'une des priorités de ce Fonds est d'accompagner la production cinématographique algérienne.