Il suffit d'une nuit pour que nos villes ressemblent à Venise. En effet, plusieurs communes se sont retrouvées, hier, noyées et plusieurs routes coupées à la circulation. Les citoyens se sont retrouvés durant les journées des 20 et 21 octobre face à des contraintes de circulation alliées aux risques du fait des fortes chutes de pluie. Des routes bloquées et noyées, des débordements d'oueds et plusieurs coupures d'électricité ont été enregistrés dans les différentes wilayas concernées par le BMS. Quatre personnes ont trouvé la mort suite aux dernières fortes précipitations qui ont affecté le nord du pays, selon un bilan établi mercredi par les services de la Protection civile. Ainsi, dans la wilaya de Djelfa, une femme et son bébé de 5 mois ont trouvé la mort, ils étaient à bord d'un véhicule qui a été emporté par les crues de l'oued El-Kherech, dans la commune de Aïn Feka, selon la même source. L'époux et le beau-père de la femme qui se trouvaient également à bord du même véhicule, ont été secourus, alors que les recherches se poursuivent pour retrouver le bébé. Dans la wilaya de M'sila, un jeune homme âgé de 27 ans a trouvé la mort, emporté par les crues au moment où il tentait de traverser, avec ses trois amis l'oued Ben Yakoub, le corps de la victime a été déposé à l'hôpital de Boussaâda. Par ailleurs, un homme de 63 ans, emporté par les crues de l'oued El-Gor, dans la circonscription communale d'El-Gor (Tlemcen), a été repêché à Mahritha, commune de Moulay-Slissen, alors qu'il était à bord de son véhicule. Du 20 au 21 octobre, les unités de la Protection civile, selon la cellule de communication, ont fait 2 453 interventions, pour différents appels au secours, accidents de la route, évacuations et accidents domestiques. Concernant les accidents routiers, durant les 24 heures d'intempéries, il a été enregistrés sept accidents, cinq personnes décédées et 17 blessés. Par ailleurs, les services de la Protection civile sont intervenus suite aux fortes chutes de pluie à Alger, Adrar, Tindouf, Djelfa, M'sila, Tipasa, Bouira et Blida, pour des opérations d'épuisement des eaux pluviales. Les fortes pluies sont allées jusqu'à bloquer le transport urbain à Alger. En effet, le tramway d'Alger a été interrompu, hier, suite aux inondations de la voie, selon un communiqué de la société d'exploitation des tramways (Setram). «Le tramway d'Alger a enregistré mercredi matin une interruption partielle du trafic en raison d'inondations causées par des intempéries », a précisé la Setram dans son communiqué. L'interruption du trafic du tramway a eu lieu entre 8h35 et 10h10, selon la même source. Pour rappel, plusieurs perturbations du trafic du tramway d'Alger ont été enregistrées à plusieurs reprises durant ces deux dernières semaines en raison d'inondations des voies empruntées par les rames. Par ailleurs, aucune victime n'a été enregistrée dans la capitale. La Protection civile d'Alger a effectué dans la nuit de mardi à mercredi 12 interventions pour faire face à des inondations et des infiltrations d'eau, ainsi qu'à d'autres incidents en lien aux intempéries ayant affecté la wilaya, a souligné le capitaine Saïdj Belkacem, chargé de communication à la direction de la Protection civile de la wilaya d'Alger. Les interventions des unités des sapeurs-pompiers ont commencé mardi à 19h et se sont terminées mercredi à 7h, selon la même source. Sur les 12 interventions de la Protection civile de la wilaya d'Alger, quatre ont concerné des inondations et des infiltrations d'eau enregistrées dans plusieurs communes dont Birtouta, Bab El -Oued, Bordj El-Bahri et Bologhine, ajoute la même source. Les sapeurs-pompiers ont également effectué d'autres interventions liées aux chutes de câbles électriques et des déracinements d'arbres. A Kahouat Chergui, dans la commune de Bordj El-Bahri, la hauteur du niveau des eaux a atteint 40 centimètres. «A cause des fortes pluies, il m'a fallu une heure et demi pour me déplacer de Bab El-Oued à Alger centre», a témoigné Nawel, déplorant la situation des routes de la capitale, décrivant sa navette quotidienne durant les mois pluvieux comme «un calvaire». «Cela ne devrait pas arriver, alors que des opérations de réhabilitation des routes ont été menées, quelques semaines avant les intempéries.»