«Réduction substantielle du recours à l'importation de la poudre de lait, d'ici 2019, et promotion de la production et des investissements nationaux dans ce domaine», a annoncé, hier, le ministre l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid-Ahmed Ferroukhi. «L'Algérie importe annuellement plus de 300 000 tonnes de la poudre de lait, ce qui a imposé aux pouvoirs publics de prendre des mesures pour la réduction de cette facture», a fait savoir M. Ferroukhi lors d'une conférence de presse tenue en marge de sa réunion avec les professionnels de la filière. Aussi, le ministre a annoncé la suppression totale des importations de la poudre de lait d'ici 2019. Plusieurs mesures ont été arrêtées par le gouvernement suite au dialogue et à la concertation engagés par le ministère avec les représentants des éleveurs de bovins laitiers et des professionnels de la filière lait. Cette réduction en matière d'importation de lait signifie que le développement de la filière lait est sérieusement prise en charge par les responsables du secteur suite aux discussions entamées depuis le mois de juillet avec les professionnels et les éleveurs bovins laitiers. En effet, le gouvernement a décidé d'augmenter la subvention du lait cru afin d'encourager l'investissement dans la production laitière et de l'alimentation, a souligné M. Ferroukhi. Pour ce faire, le prix de référence d'un litre de lait cru de vache est fixé à 50 DA, à savoir 36 DA le prix de cession du lait cru aux laiteries et 14 DA de subvention de l'Etat, alors qu'auparavant les prix étaient de 34 DA et 12 DA respectivement. Par contre, le prix à la consommation du sachet de lait pasteurisé conditionné en sachet est maintenu à 25 DA/litre. L'augmentation de la subvention (14 DA) vise à inciter les éleveurs à produire un lait de qualité, sain et marchand, selon le même responsable. Concernant la préoccupation des éleveurs relative à l'accès à l'aliment de bétail et à la régulation du marché de ce produit, il a été décidé d'approvisionner directement les éleveurs. C'est l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et l'Office national d'aliment de bétail (Onab) qui veilleront à ce que les minoteries exécutent cette décision, a-t-il ajouté. Par ailleurs, d'autres mesures de facilitation à moyen terme ont été prises par le gouvernement afin d'asseoir une stratégie de relance de la filière lait, a également indiqué le premier responsable du secteur. Il s'agit notamment de l'accès des professionnels de la filière lait au foncier agricole pour leur permettre d'investir en amont de la filière lait et concourir au développement des grandes cultures (céréales et fourrages). Aussi, la création de fermes modernes intégrées pour l'élevage bovin laitier et la production de céréales et de fourrages dans le cadre de contrats-programmes, figure aussi parmi les priorités du développement du secteur. Pour stabiliser le marché des fourrages, le ministre a fait savoir, à la même occasion, que «les pouvoirs publics ont décidé pour la première fois d'encourager la transformation et le conditionnement dans ce domaine». A ce propos, l'Onab est autorisé ainsi à investir dans le développement du marché des aliments de bétail en partenariat avec l'OAIC et les autres opérateurs publics et privés. Pour atteindre ces objectifs, «le ministère a donné instruction pour que les procédures de contrôle et de paiement des subventions seront décentralisées à partis du 1er janvier 2016», a conclu le ministre.