Il ne suffit pas d'ouvrir une école, il s'agit «de garantir un enseignement de qualité à tous les élèves», a déclaré, hier à Paris, Nouria Benghebrit, ministre de l'Education nationale, à l'occasion de la 38e conférence de l'Unesco. «Nous avons l'obligation d'assurer des contenus, un savoir-être, un savoir-faire essentiels qui puissent préparer l'enfant aux défis auxquels il sera confronté», a expliqué la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, en marge de la 38e conférence de l'Unesco à Paris. « Il s'agit, aujourd'hui, d'apprendre aux enfants comment différencier une information crédible d'une fausse information, développer des anticorps contre l'intolérance et toutes les formes de violence et d'intégrisme», a souligné la ministre, ceci dans l'objectif «d'inculquer à l'enfant l'esprit critique». Si le système éducatif ne permet pas aux jeunes de choisir, de traiter, de critiquer, «il constituera (l'enfant) le terreau où viendront naturellement s'arrimer toutes les haines, l'exclusion de l'autre et le radicalisme». Par ailleurs, dans le cadre de la conférence de l'Unesco à Paris, Nouria Benghebrit a affirmé que «la paix et la sécurité sont la condition essentielle pour l'épanouissement des enfants et leur éducation». Evoquant les guerres et leur impact sur les enfants, la ministre a suggéré de trouver des solutions à ces drames qui les affectent comme pour les syriens, sahraouis... Il est nécessaire, selon Benghebrit, que la préoccupation des sociétés du monde entier devrait se refléter sur ce genre de situation. Cela dit, ajoute la ministre, «la paix et la sécurité dans tous les pays représentent la condition essentielle pouvant favoriser l'épanouissement des enfants et leur éducation». A cet effet, elle a parlé en connaissance de cause, expliquant à ce sujet que « ous avons payé un lourd tribut pour notre liberté et nous avons été confrontés, dans les années 1990, à la criminalité terroriste que nous avons combattue et défiée». Selon Benghebrit, «des défis majeurs, en matière d'éducation, s'imposent aujourd'hui à nous, c'est pourquoi nous sommes tenus de promouvoir l'esprit civique et de tolérance chez les apprenants». La ministre a souligné que la préoccupation, aujourd'hui, en tant qu'instance internationale, «c'est, bien évidemment, de nous assurer que tous les enfants du monde puissent aller à l'école et de nous assurer qu'ils bénéficient, ce faisant, des conditions nécessaires afin de pouvoir réaliser leur instruction dans des conditions décentes», mettant l'accent sur les efforts de l'Algérie dans ce domaine et la mise en œuvre remarquable du droit à l'éducation en Algérie. En ce qui concerne les dangers que représentent les changements climatiques, Benghebrit a rappelé la nécessité de préparer les élèves par des programmes éducatifs, «en revalorisant l'enseignement technique et professionnel, qui s'impose, comme s'impose la nécessité de revaloriser la maîtrise des langues, compétence essentielle en matière d'éducation, et de rénover nos méthodes d'enseignement». Pour la ministre de l'Education nationale, l'Unesco qui célèbre cette année ses 70 ans d'existence, «reste une assurance en matière de promotion de la paix par le dialogue et l'ouverture et doit demeurer, par notre volonté et action communes, un espoir pour les générations futures ainsi qu'un rempart contre toutes les formes de violence et d'extrémisme».