Le système de couverture de la sécurité sociale en Algérie est l'un des plus protecteurs au monde. Non seulement envers les travailleurs en activité, mais également, envers ceux ou celles qui ont travaillé à titre occasionnel grâce à l'unification des régimes et la coopération de différents organismes. Ainsi en Algérie, les assurances sociales couvrent la maladie, la maternité, l'invalidité et le décès, l'assurance vieillesse, l'assurance accidents du travail, les maladies professionnelles, les prestations familiales, l'assurance chômage et la retraite anticipée. Trois caisses nationales, la Cnas (Caisse nationale d'assurances sociales des travailleurs salariés), la CNR (Caisse nationale des retraites), et la Cnac (Caisse nationale d'assurance chômage) sont placées sous la tutelle du ministre chargé de la sécurité sociale. La Cnas gère le recouvrement de toutes les cotisations de sécurité sociale et assure cette fonction pour le compte de la CNR et de la Cnac. Elle assure la gestion des prestations en nature et en espèces des assurances sociales, des accidents du travail, des maladies professionnelles, des prestations familiales pour le compte de l'Etat. La CNR gère les pensions, et les allocations de retraite, ainsi que les pensions et allocations des ayants-droit. Ce système souffre cependant d'anomalies dans le recouvrement des charges dont doivent s'acquitter les employeurs déclarés, et les personnes qui exercent une activité dans le cadre de l'économie informelle, c'est en ce sens qu'une mesure qualifiée d'historique portant sur la déclaration volontaire des personnes qui activent dans le secteur informel, a été décidée pour faire bénéficier les concernés, et leurs ayants-droit d'une couverture sociale pour la maladie et la maternité, moyennant le versement d'une cotisation au taux de 12% du SNMG, avec possibilité de rachat de cotisation de retraite. Ce manque à gagner creuse un déficit très important susceptible de mettre en danger les revenus de la caisse et sa mission de couverture sociale. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a évoqué, jeudi dernier, que «le système de sécurité sociale se caractérise depuis plusieurs années par un équilibre financier fragile, tout en appelant les citoyens algériens, et non algériens, à «conjuguer leurs efforts pour préserver cet acquis des travailleurs», pas seulement parce qu'il aurait pu rajouter «leurs familles». Ce système «qui demeure une fierté pour notre pays, et un acquis pour les travailleurs, se caractérise depuis plusieurs années, par un équilibre fragile au plan financier mettant son existence en péril, si nous ne conjuguons pas nos efforts pour le préserver de toute atteinte», a-t-il affirmé lors d'une réunion de coordination de la centrale syndicale. Le ministre a rappelé, à ce titre, que «les pouvoirs publics ont pris des mesures historiques à travers la loi de finances complémentaire 2015, visant à recouvrer les créances dues aux employeurs en matière d'affiliation à la sécurité sociale, en exhortant les employeurs en difficulté à assainir leurs situations vis-à-vis des caisses de sécurité sociale (Cnas et Casnos en particulier), en les exonérant du paiement des majorations et pénalités de retard». Le ministre a également cité la mesure «historique» portant sur la déclaration volontaire des personnes qui activent dans le secteur informel, qui fera bénéficier les concernés, et leurs ayants-droit d'une couverture sociale pour la maladie et la maternité, moyennant le versement d'une cotisation au taux de 12% du SNMG, avec possibilité de rachat de cotisation de retraite. Rappelons que les cotisations restent obligatoires pour tous les employeurs et les travailleurs exerçant une activité artisanale. Pour le ministre, «la contribution de l'UGTA dans ce cadre est vivement souhaitée, en l'associant aux efforts des pouvoirs publics, à travers les organismes concernés sous tutelle de notre secteur, dans la sensibilisation des employeurs, et des travailleurs quant à la nécessité d'honorer leurs obligations légales, en la matière, et contribuer ainsi à la préservation de notre système basé sur la solidarité intergénérationnelle». S'agissant du rôle de la centrale syndicale dans le dialogue social, le ministre a relevé que "l'UGTA a été toujours, pour les pouvoirs publics un partenaire responsable qui s'inscrit toujours dans une dynamique participative visant la prise en charge des préoccupations socioprofessionnelles des travailleurs et de leurs attentes légitimes ainsi que la résolution des conflits, tout en veillant à préserver l'outil de production nationale et la paix sociale». Pour le ministre, «la consolidation de la pratique du dialogue social aujourd'hui, et tout particulièrement dans le contexte économique que vit notre pays, est une priorité plus que jamais permettant d'accompagner les réformes entreprises par les pouvoirs publics en concertation avec ses partenaires socioéconomiques». C'est à ce titre, souligne le même responsable, que le rôle que doit jouer l'UGTA «est d'une importance capitale afin de mobiliser les travailleurs autour des nouveaux défis économiques et sociaux et en particulier la relance de la production nationale, seule source de richesse et de création d'emploi». L'UGTA contribuera «certainement, estime le ministre, à favoriser comme elle l'a toujours fait, l'adhésion des travailleurs aux nouvelles exigences de production, de compétitivité et d'amélioration quantitative et qualitative de la production nationale, en assurant une saine cohérence entre les intérêts indissociables des travailleurs, de l'entreprise et de la communauté nationale, notamment à travers la recherche du développement de l'emploi et la modération dans la phase actuelle des revendications sociales et salariales». Pour lui, la contribution de la base syndicale de l'UGTA «est essentielle notamment en matière de prévention des tensions sociales et des conflits collectifs de travailleurs qui génèrent des grèves importantes, dont l'impact négatif sur la bonne marche de l'outil de production et sur la rentabilité des entreprises ainsi que sur leurs capacités concurrentielles n'est plus à démontrer». El Ghazi a exhorté, en conclusion, les travailleurs «à privilégier les voix du dialogue et l'évitement de la confrontation sociale, notamment par l'épuisement de toutes les voies alternatives de règlement des conflits, tels que la médiation et l'arbitrage qui demeurent des voies non exploitées».